Pourquoi de plus en plus de jeunes investisseurs choisissent les trackers ?

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Les jeunes se tournent de plus en plus vers les trackers, ou ETF, qu’ils perçoivent comme une alternative à faible coût aux fonds d’investissement traditionnels.

Les trackers, également appelés ETF (Exchange Traded Funds), séduisent particulièrement les jeunes investisseurs. Selon un rapport de la FSMA (l’Autorité des services et marchés financiers), un quart des ordres de trackers proviennent d’investisseurs de moins de 40 ans. Les jeunes commencent souvent avec des montants modestes, autour de 500 euros, contrairement aux investisseurs plus âgés, qui déplacent parfois de larges portefeuilles vers les trackers après une expérience décevante avec d’autres types d’investissements.

La crise du Covid-19 a stimulé l’investissement en ligne, et les trackers en ont particulièrement bénéficié. Depuis, leur popularité n’a cessé de croître, même après la pandémie. Les trackers investissant dans des actions mondiales sont particulièrement prisés. Ces fonds suivent les indices boursiers, comme le S&P 500 américain, et investissent de manière automatisée dans les principales actions de ces indices, sans tenter de surpasser le marché.

En Belgique, la proportion d’investisseurs utilisant des trackers est passée de 10 % en 2019 à 25 % en 2022. Cependant, même si les trackers gagnent en popularité, ils restent une niche par rapport aux actions individuelles ou aux fonds classiques. Entre 2019 et 2023, 145 000 investisseurs belges ont choisi les trackers, contre 585 000 pour les actions individuelles. “Chez les jeunes, il n’y a pas un sentiment de ne pas avoir assez d’argent pour investir, mais un sentiment de ne pas assez s’y connaître”, poursuit Jennes. Mais l’intérêt grandit, et avec lui les jeunes se forment davantage à la chose”, selon Yoni Jennes de BlackRock.

Les avantages des trackers et de la gestion passive pour les jeunes

Un tracker ou ETF est un fonds coté en Bourse qui reproduit les performances d’un panier d’actifs, par exemple un indice boursier. Cependant, le rendement d’un tracker peut légèrement différer de celui de l’indice en raison de la négociabilité des actifs et des choix de réinvestissement des dividendes par le gestionnaire. Les trackers se négocient en Bourse, tout comme les actions, permettant à l’investisseur de se constituer, d’un simple clic, un portefeuille diversifié d’actions ou d’obligations. Aux États-Unis, les ETF représentaient début 2024 environ 13 % de toutes les actions et 2,6 % de toutes les obligations en circulation. En Europe, ces chiffres sont respectivement de 8,5 % et 1,8 %, et en Asie du Sud-Est, de 4,4 % et 0,4 %. Le nombre de personnes investissant dans des indices via les ETF plutôt que dans des actions spécifiques augmente d’année en année.

Selon une étude de S&P Global, les placements passifs, comme les trackers, offrent souvent des rendements égaux ou supérieurs à ceux des fonds gérés activement. En effet, 90 % des fonds actifs ont sous-performé par rapport à leur indice de référence au cours des dix dernières années. De plus, les rares fonds qui ont réussi à surperformer ne le font pas systématiquement d’une année sur l’autre, ce qui complique les prédictions.

Comment limiter les risques ?

Un tracker n’est pas obligé d’acheter les actifs dont il réplique le rendement. Le gestionnaire d’un tracker synthétique signe un swap avec un tiers, souvent une banque, qui garantit le rendement en échange d’une rémunération. Ce type de tracker comporte un risque supplémentaire : le risque de contrepartie. Toutefois, les parties versent généralement une garantie à un tiers indépendant pour limiter ce risque. Pour éviter ce risque de contrepartie, les investisseurs peuvent privilégier les trackers physiques, qui achètent directement les actifs qu’ils suivent.

Investir dans des trackers signifie également supporter la volatilité des marchés. Il est donc essentiel de n’investir que l’argent dont on n’aura pas besoin dans les prochaines années. De plus, il faut savoir résister à la tentation de vendre en cas de baisse des marchés : l’idée est de laisser le fonds suivre les fluctuations du marché sans intervenir.

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Quels frais ?

L’achat de trackers se fait en Bourse, comme pour les actions, et les frais de transaction sont similaires. Il n’y a pas de frais d’entrée, et les frais de gestion sont nettement inférieurs à ceux des fonds d’investissement classiques. Les frais de gestion des trackers sont environ dix fois moins élevés que ceux des fonds gérés activement, variant généralement entre 0,10 % et 0,30 % par an, contre 1,5 % à 2 % pour les fonds actifs.

Il est à noter que les frais des trackers obligataires et de ceux investissant dans des actifs moins liquides peuvent être plus élevés.

Est-ce fiscalement intéressant ?

Une taxe boursière s’applique à chaque opération d’achat ou de vente d’un tracker. Pour ceux enregistrés dans l’Espace économique européen (EEE) mais pas en Belgique, le taux est de 0,12 %, avec un plafond de 1 300 euros par transaction. Les trackers enregistrés en Belgique, le taux diffère selon qu’il s’agisse d’ETF avec ou sans versement de dividendes (0,12 % ou 1,32 %, avec un plafond de 4 000 euros). Pour les ETF enregistrés hors de l’EEE, une taxe de 0,35 % est due, avec un plafond de 1 600 euros. La plus-value sur un tracker est exempte de taxe, sauf si 10 % ou plus des investissements concernent des obligations ou autres actifs assimilés à une dette par le fisc. Dans ce cas, un précompte mobilier de 30 % s’applique sur la plus-value de la partie à rendement fixe.

Durable ou non ?

Des sociétés comme Amundi, Arkea, BNP Paribas Fortis, Candriam, LGIM Managers (Europe), Lyxor, Invesco, iShares (BlackRock), HSBC et DWS ont obtenu le label Towards Sustainability pour un ou plusieurs de leurs trackers. La réplication physique d’un indice reflète directement sa composition. Quant à la réplication synthétique, elle permet aussi de vérifier si la composition de la garantie est durable. Dans le premier cas, le tracker investit directement dans les acteurs de l’indice, tandis que dans le second cas, il ne le fait pas.

Deux types de trackers
Il existe deux types de trackers : les trackers physiques, qui investissent directement dans les actions de l’indice, et les trackers synthétiques, qui utilisent des dérivés financiers. Pour les débutants, les trackers physiques sont généralement plus simples et plus transparents.

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