Verser trop ou trop peu: ne tombez pas dans le piège de l’épargne-pension!
Vous épargnez pour votre pension? Bonne nouvelle: mettre de l’argent de côté est fiscalement avantageux. Mais attention à ne pas viser trop haut, vous risqueriez de vous brûler les ailes. Dans ce cas-ci, il est parfois plus intéressant de verser un plus petit montant…
Tout banquier, planificateur financier ou conseiller vous le dira: la retraite, cela se prépare tôt. Souscrire une épargne-pension serait ainsi l’une des premières choses à faire au moment d’entrer sur le marché de l’emploi. L’objectif? Renforcer sa pension légale et complémentaire, tout en bénéficiant d’un avantage fiscal chaque année. Mais attention à ne pas tomber dans le piège de l’épargne-pension: en 2023, 2.275 Belges semblent avoir mal calculé leur coup!
Pourquoi une épargne-pension?
L’épargne-pension est une formule d’épargne à long terme qui permet de se constituer individuellement une pension complémentaire à la pension légale, et, sous certaines conditions, de bénéficier d’un avantage fiscal. Grâce à une réduction d’impôts, il est en effet possible de récupérer 25% ou 30% du montant investi, selon les cas.
Ces versements annuels sont évidemment plafonnés:
- soit vous investissez maximum 1020€ par an, à savoir 85€ par mois, et vous profitez alors d’une réduction d’impôt de 30% (en 2023, le plafond était de 990€);
- soit vous investissez maximum 1310€, à savoir 109€ par mois, et la réduction d’impôt est limitée à 25% (en 2023, le plafond était de 1270€).
Mais retenez une chose: augmenter l’épargne-pension ne génère pas nécessairement un avantage fiscal plus important. Entre ces deux plafonds, le retour sur investissement est bien moindre… Réfléchissez donc bien avant de décider du montant de ces mensualités.
Lire aussi | Votre épargne-pension vous coûte (très) cher
La fourchette des Bermudes
Selon le SFP Finances, 2.275 Belges auraient fait cette erreur pour leur épargne-pension 2023. Sur leur fiche fiscale, ils ont ainsi tous déclaré un montant supérieur à 990€ mais inférieur à 1.188€. Des sommes trop importantes et insuffisantes à la fois.
Le problème, c’est que si on verse plus de 990€, mais moins de 1.188€, on a alors droit à une baisse d’impôt plus petite que si on s’était limité au premier plafond.
Si un contribuable épargne par exemple 1100€, il bénéficie d’une réduction d’impôt de 275€ (25% de 1100). S’il n’avait versé que 990€ – soit 110€ de moins -, il aurait bénéficié d’un avantage fiscal de 297€ (30% de 990). On le voit: ces 110€ supplémentaires ne sont finalement pas tant intéressants au regard de l’avantage fiscal.
Au-delà de 1188€, l’avantage fiscal, calculé au taux de 25%, remonte à 297 euros. Le calcul se rééquilibre donc.
Lire aussi | Comment votre épargne-pension est-elle taxée?
Ne vous faites plus avoir!
Vous faites partie de ceux dont les versements se situent dans cette fourchette? Pas de panique: il n’est pas trop tard pour corriger le tir. Et puis cette année, les plafonds ont été indexés! Pour éviter le piège fiscal cette année, il faut soit se limiter à 1020€ de versement, soit placer plus de 1224€ dans son épargne-pension, sans toutefois dépasser le montant maximal absolu, qui grimpe à 1310€.
En chiffres concrets, cela donne ça:
- vous avez placé 1020€ dans l’épargne-pension, vous obtiendrez alors un avantage fiscal de 30% de cette somme, soit 306€.
- Vous avez placé 1224€, votre réduction d’impôt, de 25%, sera également de 306€.
- Entre ces deux montants, vous récupérerez moins de 306€.
- Au-delà de 1224€, la ristourne fiscale devient plus intéressante (à condition de ne pas dépasser la limite absolue de 1310€).
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici