La réforme des retraites portée par l’Arizona suscite des débats nourris. Dans ce contexte, un sondage de l’assureur NN met en lumière une fracture nette dans l’opinion publique belge. Si certains soutiennent les mesures, les femmes et les 35-49 ans se montrent particulièrement critiques et expriment des craintes fortes sur leur avenir financier.
Malgré les protestations, les positions restent partagées. Selon le Baromètre de la Sérénité Financière publié par l’assureur NN, les Belges attribuent une note moyenne de 5,6 sur 10 au nouvel accord gouvernemental en matière de pensions. Parmi les 1.000 répondants, 44 % se déclarent insatisfaits, 30 % (très) satisfaits et 26 % sont prudents. Mais, derrière cette moyenne se cachent des écarts marquants. 40 % des hommes se disent satisfaits, contre seulement 21 % des femmes. Les femmes et les personnes de 35-49 ans se montrent particulièrement critiques à l’égard des annonces gouvernementales.
Les diplômés de l’enseignement supérieur (master) sont nettement plus positifs (47 %) que les moins diplômés (26 %). La génération des 35-49 ans exprime le plus fort taux de rejet (52 %), tandis que les plus de 65 ans se montrent plus conciliants (39 % d’insatisfaction). Enfin, les indépendants (38 %) sont plus ouverts aux réformes que les personnes sans emploi, dont plus d’une sur deux (54 %) s’y oppose.
Des réformes perçues comme déséquilibrées
Dans le détail, seules 21 % des personnes interrogées jugent les réformes équilibrées. À l’inverse, 44 % les estiment trop sévères, tandis que 16 % les trouvent insuffisantes. Le système de bonus-malus proposé recueille un soutien modéré (44 % favorables), mais un quart de la population reste indécise.
Sur la question sensible des périodes assimilées (chômage, prépension, etc.), les avis sont également divisés : 30 % favorables, 33 % opposés, et 36 % sans opinion. Les personnes en emploi semblent davantage prêtes à soutenir ces adaptations que celles hors du marché du travail.
Des craintes sur l’avenir et un besoin de clarté
Près de 4 Belges sur 10 rejettent l’idée de devoir travailler plus longtemps. Ils sont 42 % à craindre une baisse de leur pension. Seulement 21 % font confiance à l’État pour assurer les paiements futurs. Même les retraités s’inquiètent : un sur trois partage ces peurs alors qu’ils ne sont pas concernés par les nouvelles mesures. Pour Colin Sanders, expert en retraite chez NN, cela souligne « un déficit criant d’information ». Près d’un répondant sur cinq estime d’ailleurs ne pas être suffisamment informé, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes inactives.
Vers un système plus flexible et durable ?
Le baromètre teste aussi de nouvelles pistes proposées par NN, dans une optique de longévité active. 45 % soutiennent le modèle de carrière flexible, incluant mini-retraites ou pauses de reconversion compensées par un travail prolongé. 40 % sont favorables à la suppression de l’âge légal de la retraite au profit d’un système basé sur les jours de carrière réellement prestés. Enfin, une vaste majorité de la population soutient les mesures de prévention, jugées clés pour rester en bonne santé et actif plus longtemps. « Il y a clairement une volonté de repenser en profondeur le système de carrière », conclut Colin Sanders. « Les propositions les mieux reçues sont celles qui rapprochent la pension du parcours professionnel réel, et qui offrent plus de souplesse et d’autonomie aux travailleurs tout au long de leur vie. »