Plus d’une femme sur cinq se dit “très inquiète” pour son avenir financier. Un niveau d’anxiété inédit depuis la crise énergétique de 2022. Derrière ces chiffres alarmants : la réforme des pensions et des carrières fractionnées qui pénalisent davantage les femmes.
Les chiffres du dernier Baromètre de la Sérénité Financière de NN sont sans appel : 22 % des femmes âgées de 35 à 49 ans déclarent être “très inquiètes” pour leur situation financière. Un pic d’anxiété qui contraste avec une inflation désormais sous contrôle et une économie qui, en apparence, se porte mieux qu’en 2022, lors de la crise énergétique.
D’où vient alors ce malaise ? La réponse tient en un seul mot : pension.
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Les femmes inquiètes de la réforme des pensions
“Les femmes s’inquiètent clairement de la réforme des pensions annoncée“, explique Colin Sanders, chercheur en Sérénité Financière chez NN Insurance. “Cette réforme modifie le calcul de la pension pour celles et ceux qui ont travaillé à temps partiel afin de concilier vie professionnelle et vie familiale.”
Et c’est là que le bât blesse : selon Statbel, 40,5 % des salariées travaillaient à temps partiel en 2024, contre seulement 12,8 % des hommes. Un écart important qui s’explique par une réalité toujours d’actualité : ce sont majoritairement les femmes qui adaptent leur carrière pour s’occuper des enfants, des parents âgés ou gérer le quotidien familial.
Résultat ? Des carrières en dents de scie, des périodes d’interruption, du temps partiel… et au final, une pension amputée. Cette réalité touche particulièrement la génération des 35-49 ans, celle qui jongle entre carrière, enfants en bas âge et parents vieillissants.
Les indépendants aussi sous pression
Le Baromètre de NN révèle également une baisse marquée de la confiance financière chez les indépendants : leur score chute de 63 à 58 sur 100. Les indépendants sans personnel sont les plus concernés. Aujourd’hui, 39% des indépendants estiment que leur bien-être financier est insuffisant, soit une hausse de 70% par rapport à l’année dernière.
“Plus d’un indépendant sur quatre éprouve des difficultés à assumer la responsabilité de la gestion de son entreprise”, ajoute Colin Sanders. “Et parmi ceux sans personnel exerçant via une société, cette proportion est passée de 17% à 37% au second semestre 2025.”
Une anxiété inédite depuis 2022
La confiance financière globale des Belges est passée de 60,8 à 58,2 sur 100 en un an. Depuis la crise énergétique de 2022, les préoccupations d’ordre financier n’avaient jamais été aussi fortes. Les Belges se disent même plus inquiets aujourd’hui pour leur portefeuille qu’au plus fort de la crise du coronavirus en 2020.