À quoi faut-il faire attention lorsqu’on choisit une maison de repos ?

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Choisir une maison de repos se fait rarement de gaieté de cœur. Pourtant, il est essentiel de ne pas prendre cette décision dans l’urgence : toutes les maisons de repos ne se valent pas, et la plus chère n’est pas nécessairement la meilleure.

S’installer dans une maison de repos est une décision lourde de conséquences, souvent prise dans un contexte émotionnel difficile. Prendre le temps d’analyser plusieurs critères, au-delà de la première impression, est donc primordial.

La qualité des soins, avant tout

Le premier critère à considérer est la qualité des soins. Ne vous laissez pas éblouir par les apparences : un établissement luxueux n’offre pas forcément les meilleurs soins.

Informez-vous sur le nombre de soignants disponibles. Si l’établissement se contente du minimum légal, la prudence est de mise. Vérifiez aussi l’accessibilité des soins : quelle est la réactivité en cas d’urgence ? Y a-t-il un médecin référent ? Combien de membres du personnel sont présents la nuit ?

La présence d’animateurs, de kinésithérapeutes, de psychologues ou encore de personnel administratif est également un indicateur important, garantissant un accompagnement global.

N’oublions pas que la maison de repos est aussi un lieu de vie. L’avis du principal intéressé est fondamental. L’atmosphère générale, les activités proposées, l’emplacement et l’accessibilité influencent également considérablement la qualité de vie. Une maison de repos idéale, mais isolée n’est peut-être pas le meilleur choix.

Les besoins spécifiques des résidents souffrant de maladies comme Alzheimer ou Parkinson méritent également toute votre attention. Certaines maisons disposent d’unités spécialisées. Informez-vous : des activités thérapeutiques sont-elles proposées ? Les résidents disposent-ils d’une certaine liberté de mouvement ? Ont-ils accès à un jardin ou une terrasse sécurisés ?

À quel groupe appartient la maison de repos ?

En Belgique, le secteur des maisons de repos est géré par les entités fédérées (Iriscare à Bruxelles, Aviq en Wallonie). Il existe trois types d’institutions : privées, publiques (CPAS) et associatives (ASBL). Chaque secteur applique des normes d’encadrement différentes — c’est-à-dire un ratio variable entre personnel soignant et résidents —, ce qui influence directement la qualité des soins et le coût. Méfiez-vous également des « fausses ASBL » : certaines institutions privées prennent la forme d’associations sans but lucratif uniquement sur le papier.

Un coût élevé, parfois prohibitif

Selon la dernière étude de Solidaris (janvier 2025), le coût moyen d’un séjour en maison de repos en Wallonie et à Bruxelles s’élevait à 1.989 euros par mois en 2023 (dont 108 euros de suppléments en moyenne). C’est 38 % de plus qu’il y a neuf ans, alors que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 32 % sur la même période.

Dans le secteur commercial, la hausse est encore plus marquée : les tarifs y sont en moyenne 275 euros plus élevés que dans le secteur public (CPAS) et 123 euros de plus que dans le secteur associatif.

Les écarts régionaux sont également notables : en Wallonie, le coût moyen est de 1.850 euros (121 euros de suppléments), contre 2.084 euros à Bruxelles (99 euros de suppléments). Le Brabant wallon est la province la plus onéreuse (2.081 euros), tandis que le Hainaut affiche les tarifs les plus bas (1.697 euros).

Malgré des prix parfois jugés prohibitifs, il serait injuste de penser que les maisons de repos cherchent uniquement à ponctionner les pensions. Leur coût d’exploitation est élevé, et les charges se sont encore alourdies récemment avec la crise énergétique et l’indexation automatique des salaires.

Attention aux frais « cachés »

Les maisons de repos bénéficient d’un double financement. Le premier est public. Il s’agit de subsides et de forfaits payés par les mutuelles, selon le profil des résidents et du personnel. Le second est privé. Ce sont les contributions directes des résidents, couvrant l’hébergement et les services annexes.

Les frais d’hébergement incluent généralement l’usage de la chambre, l’entretien, les repas et les charges. Le prix d’une chambre, une fois fixé, ne peut être modifié sans autorisation. Cependant, si les tarifs journaliers sont en principe affichés clairement, le détail des services inclus l’est souvent moins. Il est donc indispensable de demander précisément ce qui est compris et de se renseigner sur les suppléments éventuels. Ces « extras » — activités, lessives, café à la cafétéria, médicaments, transports, coiffeur, etc. — peuvent vite atteindre 300 à 500 euros par mois, sans toujours apparaître sur la facture. À cela s’ajoutent les dépenses effectuées « extra-muros » par les résidents eux-mêmes.

Enfin, renseignez-vous également sur les modalités de paiement : demande d’acompte, existence d’une garantie locative, conditions de préavis ou de remboursement en cas de départ prématuré.

Comment bien s’informer ?

Il est conseillé de visiter au moins trois établissements avant de faire un choix.

Lors des visites, échangez autant que possible avec les résidents et le personnel. Si vous en avez l’occasion, menez une petite enquête auprès des voisins, tentez une visite surprise ou proposez vos services comme bénévole : les maisons de repos apprécient toujours un coup de main pour la cafétéria, les sorties ou les animations.

Un excellent moyen de découvrir l’envers du décor, au plus près de la réalité.

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