Payerons-nous bientôt avec nos yeux ?
Selon une enquête de Visa, les consommateurs européens sont de plus en plus ouverts à la biométrie pour l’exécution de leurs paiements. Une récente étude de MasterCard confirme cette évolution.
La biométrie est une technique par laquelle la confirmation ou la vérification de l’identité d’un individu se fait sur base de ses caractéristiques comportementales ou de ses spécificités physiques. C’est par exemple possible via l’empreinte digitale, l’iris de l’oeil, le visage ou même la voix. L’accès à votre smartphone à l’aide de votre pouce est une application déjà bien connue.
Mais cette méthode gagne aussi du terrain sur le plan des paiements internet et mobiles. Dans le contexte du paiement, la biométrie signifie en principe que les transactions ne devront plus être confirmées par un code pin. Une enquête de Visa révèle à ce sujet que deux consommateurs européens sur trois sont ouverts à cette évolution, et ce tant à la maison (en ligne) que dans un magasin (mobile).
Plus rapide et plus simple
La moitié des sondés sont persuadés que les applications biométriques peuvent rendre l’expérience de paiement plus rapide et plus simple par rapport aux confirmations traditionnelles par le biais d’un code pin et d’un mot de passe. En outre, un avantage important pour un sondé sur trois réside dans le fait que l’authentification biométrique ne met pas les données sécurisées en danger en cas de perte ou de vol du smartphone.
Pour l’Européen moyen, il ne faut tout de même pas que cela devienne trop exotique. Huit Européens sur dix considèrent l’empreinte digitale comme l’application biométrique la plus sûre, suivie par le scan de l’iris (76%). Cela explique pourquoi un peu plus de la moitié préfèrent une confirmation avec le pouce ou l’index. Beaucoup estiment que la reconnaissance vocale ou faciale va trop loin: seuls 15% y sont ouverts.
La fin du code pin ?
Mais en dépit du succès grandissant des techniques biométriques, les consommateurs continuent à s’accrocher au code pin traditionnel. C’est lié au fait que beaucoup considèrent la biométrie comme un maillon au sein de ce que l’on appelle l’identification ‘à deux facteurs’. Celle-ci crée une couche de protection supplémentaire, par une combinaison d’un élément que vous connaissez (comme un code pin) et d’un facteur qui vous identifie (comme une empreinte digitale).
“La biométrie comme unique forme d’authentification peut conduire à une approbation ou un refus erroné”, confirme Jean-Marie de Crayencour de Visa Belux. “La technique est en effet basée sur la probabilité d’un ‘match’, contrairement au code pin qui ne peut être encodé que correctement ou incorrectement. C’est pourquoi nous pensons à une approche holistique, où la biométrie est liée à d’autres facteurs. Nous visons de la sorte un équilibre optimal entre facilité d’utilisation et sécurité.”
Payer avec un selfie
Le concurrent MasterCard a également étudié dans quelle mesure les consommateurs sont ouverts à de nouvelles méthodes pour ‘signer’ des paiements électroniques mobiles ou en ligne. Selon une récente étude, les Belges sont pour l’instant un peu moins favorables à la biométrie: environ un Belge sur trois est prêt à accepter la technologie pour le paiement dans les magasins (35%) ou en ligne (39%).
D’un projet pilote aux Pays-Bas, il ressort que les personnes qui en ont effectivement testé les possibilités s’y sont rapidement habituées. Neuf participants sur dix désirent troquer définitivement leurs mots de passe. 95% des utilisateurs de la reconnaissance des empreintes digitales et 80% des utilisateurs de la reconnaissance faciale avouent que faire ses courses via biométrie est plus simple et plus agréable. Quasi quatre personnes sur cinq donnent certes leur préférence à l’utilisation de l’empreinte digitale.
Moins de cas de fraude
“Indépendamment de la convivialité, les participants du projet pilote sont également à juste titre convaincus de la sécurité des paiements biométriques”, dit Arjan Bol de MasterCard Pays-Bas. “Presque trois quarts d’entre eux pensent par exemple que cette méthode conduit à une diminution du nombre de fraudes.”
Le projet pilote hollandais a conduit au développement du Selfie Pay: une appli mobile qui identifie l’utilisateur à l’aide de la biométrie. Au cours du règlement de la note dans un commerce (en ligne), il reçoit une fenêtre pop-up sur son smartphone dans laquelle il peut donner l’autorisation de la transaction via une empreinte digitale ou par reconnaissance faciale. Selfie Pay a été proposé aux banques belges en octobre 2016. Le déploiement commercial est planifié pour la fin de cette année.
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