Panique sur l’économie chinoise
Le sérieux ralentissement de la croissance en Chine, doublé d’un effondrement marqué des bourses chinoises, a donné aux actionnaires occidentaux un troisième trimestre misérable. Le crash des bourses chinoises locales était d’ailleurs annoncé par de nombreux analystes.
Les chinois comptabilisent d’énormes excédents d’épargne, mais ne peuvent s’en servir que dans leur propre pays. Comme les dépôts d’épargne auprès des banques – majoritairement détenues par l’État – ne rapportaient guère d’intérêt, de plus en plus de Chinois ont opté pour des investissements immobiliers. Avec comme conséquence une hausse considérable des prix. Quand le gouvernement, l’an dernier, a fait dégonfler la bulle immobilière, quelque 70 millions de familles chinoises, avec peu de connaissance en affaires, se sont dirigées vers les bourses chinoises locales. Cela a mené, dans un laps de temps très court, à une ascension spectaculaire; mais depuis juin, cette bulle s’est aussi dégonflée.
Stagnation de la croissance
Officiellement, il est encore question d’une croissance de 6 à 7 pourcents en Chine. Mais si nous nous mettons en quête d’indicateurs non manipulés (ou à peine) pour mesurer la croissance de l’économie chinoise, nous obtenons une toute autre histoire. Les indicateurs comme les importations (-15% en glissement annuel), le transport ferroviaire (-10%) et la consommation en électricité (+3%) ne s’approchent pas de ce taux de croissance officiel. Ils suggèrent plutôt une économie stagnante.
Montée des tensions
Les inégalités qui sévissent en Chine et les tensions sociales et ethniques qui en découlent sont en partie causées par un Parti Communiste inefficace dans la prise de décision. Des 136 réformes que le congrès du Parti précédent a validées, seules quelques-unes ont été mises en oeuvre. L’industrie manufacturière chinoise est confrontée à une surcapacité estimée à 35%. La Chine essaie d’estomper celle-ci avec une promotion massive des exportations dans le reste du monde. Ce qui crée de plus en plus de ressentiment et de méfiance dans les relations internationales. Cela dans un contexte où la Chine se comporte de manière très expansionniste sur le plan militaire et désire se profiler de plus en plus comme une puissance mondiale sur le plan politique.
Réformes
L’homme fort de la Chine, Xi Jinping, devra faire mieux que la panique qui se joue aujourd’hui, maintenant que le pays se trouve, pour la première fois depuis longtemps, confronté à une sérieuse crise de la croissance. Il devra poursuivre les réformes, comme le démantellement des entreprises d’Etat inefficaces, et donc demander des sacrifices à la population afin de remettre l’économie sur le chemin de la croissance. Sinon la Chine risque de devenir, au lieu d’un point de repère, un facteur d’instabilité pour la politique internationale, mais aussi pour les marchés financiers.
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