Nouvelle obligation d’État à un an: va-t-elle rapporter plus que les comptes épargne?

Vice-prime minister and Finance Minister Vincent Van Peteghem

Une nouvelle obligation d’État, faite pour concurrencer les comptes d’épargne, va arriver sur le marché belge. Le précompte mobilier sera même coupé en deux et ne sera plus que de 15%. Laquelle des deux solutions aura un meilleur rendement ? Analyse.

Bientôt un nouveau produit financier arrivera sur le marché belge. Le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, annonce qu’il va proposer une obligation d’État avec une échéance d’un an, “spécifiquement destinée aux particuliers”.

Autre élément dans son annonce : le précompte mobilier, c’est-à-dire l’impôt retenu sur l’intérêt qui est versé au détenteur de l’obligation, sera coupé en deux. Au lieu des 30% habituels, il sera de 15%. Le rendement net serait donc plus élevé. Cette baisse concernera uniquement la nouvelle formule, nous indique-t-on du côté du cabinet du ministre.

L’obligation sera disponible lors de la prochaine souscription, en septembre.

Combien cette obligation peut-elle vous rapporter ?

On ne sait pas encore combien cette obligation rapportera exactement. Mais prenons un exemple. Ce mardi, le taux d’une obligation belge avec une échéance d’un an affiche un rendement de 3,69%, sur les marchés financiers. Moins la commission de 0,50% et le précompte mobilier actuel, il reste un rendement net de 2,23%. Avec le nouveau précompte, le rendement net serait de 2,71%. C’est-à-dire qu’en plaçant 10.000 euros sur une telle obligation, vous aurez un rendement de 271 euros.

Mais cela reste un exemple. Le gouvernement ne communiquera les intérêts que lors de l’annonce de la période de souscription. À titre de comparaison, il offrait un intérêt de respectivement 2,5 et 3% (en brut) sur les obligations de trois et dix ans, lors de la dernière souscription, en juin. A titre de comparaison toujours, le gouvernement a limité le rendement sur le compte e-DEPO, aussi appelé “compte épargne du gouvernement”, à 2,5% en mai, pour éviter de devoir payer trop d’intérêts aux déposants.

Obligation ou épargne : qu’est-ce qui rapporte le plus ?

L’ambition est de proposer un produit concurrent aux comptes épargne : “On pourrait se rapprocher du meilleur produit d’épargne sur le marché”, explique le ministre. En d’autres mots, l’idée est aussi de pousser les banques à relever les taux d’épargne via le marché, faute d’accord sur un cadre légal.

Le taux reste donc à déterminer, surtout que le taux d’intérêt directeur de la BCE pourrait encore augmenter d’ici à la prochaine souscription. Mais on peut déjà le comparer au marché de l’épargne. Le compte qui rapporte le plus est le “Vision Max” de Santander, avec 2,5% (il faut y déposer au moins 125.000 euros). Seuls six comptes sur 62 ont un taux supérieur à 2%, montre le comparateur de Spaargids.be. Environ la moitié rapporte 1% ou moins. Rappelons d’ailleurs que les premiers 980 euros d’intérêts gagnés avec l’épargne sont exemptés de précompte mobilier (il est de 15% sur les revenus de l’épargne supérieurs à cette somme).

Cette obligation devrait donc figurer dans le haut du classement, si on la compare au marché de l’épargne. Ou du moins rapporter plus qu’une bonne partie des comptes épargne.

Mais comparé à la majorité des comptes épargne, l’obligation a le désavantage d’être un placement bloqué. C’est-à-dire que l’on peut retirer son épargne quand on veut, mais on ne récupère la somme investie dans le billet de dette qu’après le délai convenu. Ce critère doit aussi être pris en compte lorsque l’on investit dans une obligation plus longue : elle rapporte plus, mais on ne touchera pas la somme investie avant respectivement trois ou dix ans.

(avec Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content