Nouvelle alerte en Chine
Une série de baisses de taux, de réduction des réserves obligatoires des banques et de dépréciations du yuan ont permis à l’économie chinoise de se stabiliser depuis un an. Les chiffres économiques de juillet font toutefois craindre un nouveau coup de mou de la deuxième économie mondiale.
Dans les grandes lignes, les derniers indicateurs économiques chinois ne paraissent guère réellement marquer de changement. La hausse annuelle des prix de l’immobilier s’est même accélérée à 7,9% en juillet. Cette progression annuelle masque toutefois un ralentissement en juin et juillet. Elle est par ailleurs de plus en plus soutenue par la spéculation sévissant dans quelques grandes villes où les prix flambent de 20% à 40% sur un an alors qu’ils ont baissé dans 19 villes en juillet.
Des investissements en chute en juillet
Pire, l’agence Reuters a déterminé que la croissance annuelle des investissements dans l’immobilier est passée de plus de 6% sur l’ensemble du premier semestre à 3,5% en juin et à peine 1,4% en juillet. Cela suggère un ralentissement encore plus marqué que l’ensemble des investissements globaux dont la croissance annuelle a ralenti de 10,5% à 8,1% entre avril et juillet. À noter toutefois que ce chiffre reflète l’évolution depuis le début de l’année, signalant donc un ralentissement plus marqué qu’à première vue depuis ce printemps. Selon les économistes de Société Générale, les investissements privés ont même baissé en juin et juillet par rapport au mois précédent.
Les autorités chinoises laissent filer
Du côté des ventes au détail (censées profiter de la réorientation de l’économie chinoise vers les services) il est également question de ralentissement en juillet avec une croissance mensuelle de 0,75% contre une moyenne de 1% ces 5 dernières années. Plus inquiétant encore pour les marchés, les autorités ne semblent guère vouloir relancer une nouvelle fois l’économie. Pas de baisse de taux ou du ratio de réserve des banques. Au contraire, la croissance de la masse monétaire a ralenti au plus bas en 15 mois et les dépenses publiques n’ont crû que de 0,3% en juillet contre 15% au premier semestre.
Impact boursier limité … jusqu’à présent
Si le ralentissement de l’économie chinoise n’occupe pas (encore ?) les gros titres de la presse financière, l’impact est d’ores et déjà sensible sur le secteur matières premières dont le rebond s’est arrêté net début août. Les dégâts en Bourse pourraient toutefois être beaucoup plus conséquents si le ralentissement de l’économie chinoise devient plus patent, tant il va devenir compliqué pour les entreprises de dénicher de la croissance. Parmi les pôles économiques occidentaux, le Royaume-Uni présentait la plus forte croissance au second trimestre à 2,2% et est désormais sous la menace d’une récession depuis le Brexit. Récession également menaçante au Japon et déjà palpable en Russie ou au Brésil. Cela explique que les analystes prévoient dorénavant un recul des profits des 500 principales entreprises américaines pour le sixième trimestre consécutif cet été.
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