L’or bat (encore) son record historique

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L’or bat record après record ces derniers jours. Pourquoi cette hausse, et à quoi faut-il s’attendre pour l’avenir ?

L’or a le vent en poupe cette année. Ce lundi à la clôture du marché, les contrats à terme pour le mois suivant (avril, en l’occurrence) ont battu leur record historique. Leur prix a atteint 2.126,30 dollars l’once. C’est un deuxième record en deux jours : vendredi déjà, le prix de l’or (sous forme de contrat à terme) avait atteint 2.095,70 dollars. Ces contrats ont vu le jour en 1974.

Le prix de l’or sur le marché au comptant, aussi appelé spot, se négocie à 2.118 dollars à l’heure d’écrire ces lignes. Là aussi il s’agit d’un record historique et cela fait quelques jours de suite qu’il bat son propre record. Sur le début de l’année, le prix de l’once a gagné 3%, et 15% depuis un fond atteint en octobre.

Potentiel de hausse

Ce qui pousse l’or vers le haut, ce sont notamment les achats d’or, massifs, de différentes banques centrales mondiales. Elles utilisent le métal jaune pour constituer leurs réserves en temps économiques incertains, et certaines le font pour réduire leurs positions en dollars. La baisse des taux d’intérêt, attendue bientôt, joue aussi en faveur de l’or, car elle rendra les obligations moins attractives.

Pour les experts, ces éléments, entre autres, devraient continuer à tirer les prix de l’or vers le haut. Au vu d’une amélioration au niveau de l’inflation, “La Fed (pourra) se sentir plus à l’aise entamer un cycle de réduction des taux en juin avec une baisse de 25 points de base. L’inflation étant bien maîtrisée, les taux d’intérêt réels baisseront et les prix de l’or augmenteront. Le cycle de réduction des taux permettra également au dollar de s’affaiblir, les actifs hors États-Unis devenant plus attrayants, ce qui sera favorable à l’or”, note Bob Ryan, expert en matières premières et de l’énergie auprès de BCA Research, dans un récent rapport consulté par nos soins.

“La demande physique d’or devrait rester soutenue, de même que la demande de valeur refuge et de diversification des banques centrales, en raison de l’incertitude géopolitique accrue. Nous continuons de penser que l’or se négociera au-dessus de 2.200 dollars l’once cette année“, en déduit-il.

L’or est à un niveau record en valeur nominale. Mais ajusté à l’inflation, le record de l’or serait de 3.200 dollars, établi en 1980 (environ 670 dollars à l’époque). C’est ce que note Peter Boockvar, chief investment officer de Bleakley Financial Group dans les pages de CNBC. “Nous sommes encore loin du compte, ce qui souligne également le potentiel d’amélioration“, en conclut-il.

Risques

Pour Bart Melek, interrogé par nos confrères américains, il y a aussi un élément de “les mauvaises nouvelles sont de bonnes nouvelles” qui joue en faveur de l’or. En d’autres mots, le fait que des indicateurs (indices des directeurs d’achat, PIB, marché du travail, etc.) montrent que l’économie tourne au ralenti est une bonne nouvelle pour le marché, car il donne la possibilité à la Fed de baisser les taux.

Mais cette perspective est également un risque pour les cours : “Si les chiffres de la masse salariale sont plus élevés qu’on ne le pense, les paris tomberont à l’eau et je pense que nous perdrons une grande partie de ce que nous sommes en train de gagner. C’est ce qui me préoccupe le plus”, avertit-il. Les différents chiffres du marché de l’emploi américain sont publiés cette semaine.

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