Le secteur pharmaceutique, cible des présidentielles américaines
Scandales, fraudes et prix exorbitants, le secteur pharmaceutique a défrayé la chronique ces dernières aux États-Unis. Tant Hillary Clinton que Donald Trump promettent désormais de mettre un terme à la hausse continue du prix des médicaments.
La hausse de 164% en 7 ans du prix des médicaments de marque s’est invitée dans la campagne présidentielle aux États-Unis. Hillary Clinton est même allée jusqu’à qualifier Valeant de prédateur dans une annonce télévisée. Le groupe canadien, bâti à coups d’acquisitions, s’est notamment retrouvé dans l’oeil du cyclone à la suite des hausses de 525% et de 212% du prix de deux traitements cardiaques peu après leur rachat. Au printemps, l’agence Bloomberg a dévoilé dans une enquête les parallèles curieux entre dons à des fondations pour financer l’achat de médicaments pour les plus défavorisés et hausse des prix des mêmes traitements. Ces dernières semaines ont été marquées par la décision de plusieurs assureurs santé de ne plus commercialiser les plans Obamacare, le programme de santé considéré comme un des principaux héritages de Barack Obama.
Des prix en hausse et peu transparents
Les spécialistes de Schroders soulignent que “l’évolution du prix des médicaments n’est actuellement soumise à aucune restriction” aux États-Unis. “En théorie, ce sont les mécanismes du marché qui devraient déterminer les prix. On constate cependant un écart croissant entre le prix net ristourné, payé par l’assureur et les pharmaciens, et les prix en hausse constante dans les listes des prix dus aux remises importantes qui sont consenties. Rien n’indique à ce stade que les patients profitent des remises plus importantes qui sont négociées.”
Une évolution progressive
Le prix des médicaments est ainsi devenu un sujet phare des élections présidentielles américaines en raison de la préoccupation grandissante que des médicaments vitaux deviennent impayables pour une partie de plus en plus importantes de la population. “Malgré les changements proposés par les deux candidats à la présidence, ce n’est pas de sitôt que la situation changera et qu’une régulation sera mise en place au niveau national … en raison des barrières dressées par le Congrès et des autres priorités des équipes de campagne” explique Schroders.
Un coup dur pour tout le secteur
En revanche, les différents États pourraient agir à leur niveau et différentes législations sont déjà en préparation afin d’améliorer la transparence sur le prix des médicaments et de poser des limites de prix. L’ensemble du secteur risque d’en souffrir, d’autant plus que les États-Unis demeurent la région la plus rentable pour les groupes pharmaceutique. UCB y réalise par exemple 47% de son chiffre d’affaires, essentiellement au travers de traitements de marques coûteux et récurrents au centre des préoccupations. Schroder souligne toutefois que les producteurs n’ayant “que peu de médicaments innovants en portefeuille, ou dont la stratégie est basée sur une augmentation progressive des prix … seront les grands perdants”.
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