La valeur des chèques-repas augmentée de 8 à 10 euros ? Voici l’avis des différents partis politiques
Depuis 2016, la valeur des chèques-repas n’a pas été réévaluée, alors que le coût de la vie a augmenté de 37,38 % sur la même période, selon le syndicat libéral CGSLB. 25.000 Belges ont signé une pétition du syndicat plaidant en faveur d’une augmentation du prix de 8 à 10 euros. Une majorité des partis politiques y sont clairement favorables.
Au cours des dernières années, le coût de la vie a fortement augmenté. Cependant, l’indexation automatique n’a eu aucun effet sur la valeur des chèques-repas, l’un des avantages extralégaux les plus populaires en Belgique. Une étude de l’Office National de Sécurité Sociale menée avec l’entreprise de services RH SD Worx a révélé qu’en 2020, environ 70 % des travailleurs bénéficiaient de tels chèques. Aujourd’hui, ce pourcentage serait de 75 %.
Qu’un employé reçoive des titres-repas dépend de la convention collective de travail (CCT) du secteur ou de l’entreprise dans laquelle il travaille. Un employeur peut accorder des chèques-repas aussi bien aux employés qu’aux ouvriers. Les travailleurs à temps partiel ou intérimaires ont également droit à cet avantage lorsque leurs collègues à temps plein ou avec un contrat fixe en bénéficient. Ces employés reçoivent au maximum un chèque-repas par jour travaillé ou, selon un autre régime de travail, en fonction des heures de travail effectuées.
Les chèques-repas sont un complément au salaire brut ou net. La valeur est fixée par la CCT, mais le montant maximum pour bénéficier d’avantages fiscaux est actuellement limité par la loi à 8 euros. Dans ce cadre, l’employeur paie au maximum 6,91 euros et l’employé au minimum 1,09 euro. C’est pourquoi le syndicat libéral CGSLB appelle à porter le montant maximum légal des chèques-repas à 10 euros. “Pour ceux qui travaillent à temps plein, cela signifierait rapidement 40 euros de pouvoir d’achat supplémentaire par mois”, souligne le syndicat. Ce dernier a demandé aux partis politiques belges de réagir à sa proposition d’augmenter le montant maximum de ces chèques à 10 euros.
Voici ce qu’en pensent les différents partis francophones :
Le PS souhaite augmenter la valeur des chèques-repas et indexer leur montant. Cependant, la priorité du parti est d’augmenter les salaires et les avantages en nature. Pour le PS, le revenu de base est plus important, car il permet aux travailleurs d’accumuler davantage de droits.
Le MR souhaite augmenter le montant maximum à 15 euros et étendre cela à d’autres avantages. Il n’est pas clair comment le parti prévoit de financer ce plan.
Les Engagés sont favorables à une augmentation du chèque-repas et souhaitent l‘inclure dans le prochain accord gouvernemental.
Défi souhaite soutenir la proposition de loi. Cependant, dans le cadre d’une réforme fiscale plus large, le parti souhaite supprimer les déductions fiscales actuelles. Les voitures de société sont une priorité à cet égard. L’objectif du Défi est de réduire la pression fiscale et d’augmenter le montant non imposable.
Les partis Ecolo et PTB n’ont pas répondu à la demande du syndicat libéral.
Voici les propositions des différents partis flamands:
Le Vlaams Belang se dit favorable à une augmentation des chèques-repas mais est opposé à toute complication fiscale. Le parti propose une réduction structurelle des charges sans plan concret.
La N-VA se déclare pour une augmentation mais contre l’indexation automatique. Le parti est favorable à une déductibilité totale des coûts pour les employeurs, mais reconnaît que cela nécessitera des compensations ailleurs. La N-VA prévoit, par ailleurs, de supprimer d’autres formes de chèques.
Le CD&V souhaite augmenter la contribution des employeurs en fonction de l’inflation, mais estime qu’une augmentation n’est pas réaliste en raison du manque de consensus.
Vooruit soutient l’augmentation du montant maximum et l’indexation des chèques-repas, avec une proposition de loi en ce sens.
L’Open Vld ne souhaite pas bloquer la proposition mais privilégie une indexation nette jusqu’à ce que l’écart salarial soit comblé. Le parti estime que l’augmentation des chèques-repas devrait être discutée dans le cadre des négociations sociales pour un nouvel accord professionnel.
GROEN soutient l’augmentation des chèques et plaide pour une déductibilité totale des coûts pour les employeurs, ainsi que la suppression d’autres chèques.
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