La taxe soda va-t-elle atteindre sa cible ?
Dans le cadre du tax shift, une taxe soda est en vigueur depuis le 1er janvier dans notre pays. Cet impôt semble ne pas rater sa cible, nous apprend une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique British Medical Journal. Selon Comeos, il faut toutefois prendre ces résultats avec circonspection.
A l’achat d’une canette de soda de 33 cl, vous devez dorénavant payer un cent supplémentaire. Et à l’achat d’une bouteille d’un litre, le tarif est de 3 cents. Le gouvernement désire ainsi faire adopter à la population belge un style de vie plus sain et alimenter les caisses de l’Etat. La mesure doit générer 50 millions d’euros par an pour le gouvernement. La Belgique emboîte ainsi le pas du Mexique et de Berkeley, une ville de Californie, notamment.
Des chercheurs ont analysé la situation à Mexico, un an après l’instauration d’une taxe soda. Le gouvernement mexicain a instauré un impôt d’un peso (0,05 euro) sur le soda au début de 2014. Il ressort de l’analyse que les ventes de boissons riches en sucre ont chuté en moyenne de 6% en 2014, avec décembre comme point culminant, où les ventes ont chuté de 12%. À côté de cela, les ventes de boissons sans taxe et sans sucre ont augmenté de 4%. Le plus fort changement s’est opéré auprès des personnes issues des classes à faible niveau socio-économique.
Sensibiliser au niveau européen
Selon nous, une telle taxe n’influencera pas le comportement du consommateur
Comeos, la fédération du commerce et des services, est toutefois convaincue que cela ne fonctionnera pas en Belgique. La fédération craint que les consommateurs belges traversent la frontière pour acheter leurs sodas. Peter Vandenberghe, porte-parole de Comeos, fait référence à la taxe sur les graisses que le Danemark avait instaurée en 2011. “Après un an, ils ont supprimé l’impôt parce qu’il n’avait entraîné presque aucun changement. Les Danois ont traversé la frontière et le commerce local a subi un lourd revers.”
“Selon nous, une telle taxe n’influencera pas le comportement du consommateur. Nous plaidons pour une sensibilisation du consommateur au niveau européen. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons montrer clairement aux consommateurs quelles sont les conséquences de leurs décisions. Cela aura un plus grand impact qu’une augmentation de taxe’, prétend le porte-parole.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici