La BCE et les pays émergents dopent les taux
Les taux souverains ont de nouveau fortement rebondi ces derniers jours, sur fond d’anticipation d’une normalisation de l’inflation et de recul des réserves de change -investies en obligations souveraines occidentale- dans les pays émergents.
La BCE met le feu aux poudres
Déjà sous pression depuis plus d’un mois, les taux souverains se sont de nouveau envolés alors que la BCE a relevé sa prévision d’inflation 2015 en zone euro à 0,3%. Le taux à 10 ans allemand frise le pour cent et le 10 ans belge a atteint 1,3% pour la première fois depuis la mi-septembre, avant toute annonce sur le programme d’assouplissement quantitatif de la BCE. Cette dernière a également confirmé son estimation d’une inflation de 1,5% en 2016 et de 1,8% en 2017, soit conforme à son objectif d’une inflation proche mais inférieure à 2%. La BCE devrait donc bel et bien boucler son programme d’assouplissement quantitatif en mars 2016.
Les taux US en hausse malgré l’inflation
On peut toutefois observer que le rebond des taux ne se limite pas à la zone euro. Le rendement de l’obligation souveraine à 10 des États-Unis atteint également un plus haut depuis l’automne à 2,37%. Les derniers chiffres d’inflation étaient pourtant mitigés aux États-Unis, l’indice PCE Core (prix des dépenses de consommation, hors énergie et alimentation) a même de nouveau baissé en avril à 1,2% sur an, loin de l’objectif de la Fed de 2%.
Recul des réserves de change
Une explication (partielle) du rebond des taux souverains peut se situer dans les pays émergents où les réserves de change baissent depuis août, réserves de change traditionnellement largement investies en obligations souveraines occidentales. Au niveau mondial, les réserves de change atteignent actuellement 11 500 milliards de dollars selon l’agence Bloomberg contre un pic à plus de 12 000 milliards de dollars l’été dernier. Ce recul s’explique essentiellement par la Chine, qui fait face à des retraits de capitaux dans le sillage du ralentissement de son économie, et les pays dont les réserves de devises étaient alimentées par les exportations de pétrole comme la Russie ou l’Arabie Saoudite.
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