Toutes les professions indépendantes ne sont pas logées à la même enseigne, en matière de rémunération en Belgique. De plus, en fonction de la région, les métiers les plus rémunérateurs ne sont pas les mêmes.
Fin 2024, la Belgique comptait un nombre record d’indépendants : près de 1,3 million, selon les chiffres de l’INASTI. Un chiffre en hausse de 1,61 % par rapport à 2023. Signe que le statut séduit toujours plus de Belges actifs, que ce soit à titre principal ou complémentaire. Ce phénomène peut s’expliquer par l’envie d’être son propre patron ou l’espoir de gagner un meilleur salaire que sous contrat salarié.
Selon le dernier Accountable Index, le revenu annuel moyen d’une personne ayant le statut d’indépendant comme activité principale s’élève à 67.231 euros (bruts), tandis que, pour le statut d’indépendant complémentaire, il est de 15.139 euros (bruts) – sur base de données anonymisées provenant de 11.803 travailleurs indépendants.
Mais ces chiffres ne sont pas représentatifs des rémunérations de l’ensemble des professions exercées sous le statut d’indépendant. Le secteur d’activité influence le potentiel de revenus, de même que le lieu de résidence, selon le rapport d’Accountable, un logiciel fiscal destiné aux professionnels indépendants.
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Des métiers différents selon les régions
Il est en effet intéressant de noter que les métiers d’indépendant qui gagnent le plus divergent selon la région. Ainsi, si en Wallonie ce sont les professionnels de la construction et de la mécanique, en Flandre, ce sont les vendeurs de voitures qui sont les mieux payés avec un chiffre d’affaires médian de 138.971 €. Alors qu’à Bruxelles, les marketeurs et juristes à temps plein sont les mieux rémunérés du pays.
On notera d’ailleurs que les indépendants à titre complémentaire y sont les plus nombreux. Dans la capitale, les professionnels cumulent souvent plusieurs emplois.
En sud du pays, le Brabant wallon est le haut lieu des freelances, avec un revenu annuel moyen est 59.725 € pour les travailleurs indépendants à titre principal et de 18.295 € pour les travailleurs indépendants à titre secondaire. Les consultants et professionnels de l’informatique y sont les mieux rémunérés avec un revenu annuel médian de 136.132 €, soit le chiffre le plus élevé de toute la Belgique (moyenne nationale : 101.347 €).
Au nord, c’est la ville d’Anvers, avec un revenu annuel moyen de 60.659 € pour un indépendant total et de 14.290 € pour ceux qui ont une activité secondaire. Les professionnels de l’informatique se classent également parmi les mieux rémunérés avec 119.384 € de revenu annuel médian.
Les médecins en tête
Concernant les secteurs d’activité les plus rémunérateurs, on retrouve en tête du classement les médecins, indépendamment de leur ancienneté ou de leur lieu de résidence. En tant qu’indépendants à titre principal, ils atteignent un chiffre d’affaires annuel médian de plus de 200.000 €.
Ils sont suivis par les concessionnaires automobiles et autres professions liées au secteur, avec une rémunération pouvant atteindre plus de 160.000 € par an.
En troisième position, on trouve les conseillers financiers et agents immobiliers avec un chiffre d’affaires médian supérieur à 135.000 € sur une année.
« Les médecins se distinguent par leur expertise rare et leur longue formation, tandis que les concessionnaires automobiles et agents immobiliers évoluent dans des secteurs à fortes transactions financières, ce qui se reflète directement dans leurs revenus », explique Nicolas Quarré, CEO d’Accountable.
L’expertise, la carte à jouer
Le classement montre que les métiers avec une spécialisation spécifique sont les plus rémunérateurs. Outre les trois cités, les consultants et informaticiens franchissent également facilement la barre des 100.000 € de revenus annuels, du fait qu’ils peuvent démarrer rapidement leur activité et que leurs services restent très demandés.
« Les ingénieurs et consultants techniques se situent dans la même catégorie de revenus, ce qui montre que l’expertise technique est très rentable sur le marché des indépendants », poursuit le CEO.
Bien évidemment, il ne faut pas espérer atteindre ce seuil du jour au lendemain, mais, dans le secteur de l’IT, cela peut aller très vite. Les consultants et informaticiens atteignent ce cap des 100.000 € de chiffre d’affaires annuel en moyenne après un an et demi.
Pour les paramédicaux, professionnels du bâtiment, représentants commerciaux et indépendants dans l’horeca et l’événementiel, il faut un peu plus longtemps : au moins deux ans. Et il faut une année supplémentaire, en moyenne, aux architectes, urbanistes et agents immobiliers pour atteindre ce seuil de revenus.