Il y a bel et bien un lien entre grosse fortune et grand bonheur
Une étude récente de Matthew Killingsworth de la Wharton School montre qu’il y aurait bel et bien un lien entre grosse fortune et grand bonheur.
Le fait que l’argent aide au bonheur, n’est que peu remis en question. Ce qui l’est plus, c’est le niveau de fortune requis pour être heureux. Longtemps, il a été martelé que passé un certain niveau de fortune, celle-ci n’influait pas le niveau de bonheur. Qu’en gros, on ne devenait pas forcément plus heureux en passant de riche à ultra-riche. Mais cette idée vient d’être remise en question par la récente étude auto-publiée de Matthew Killingsworth (Money and Happiness: Extended Evidence Against Satiation). Killingsworth suit le bonheur dans le cadre de son projet de recherche à grande échelle, go.trackyourhappiness.org.
Pour ses recherches, il a interrogé 33 269 adultes américains âgés de 18 à 65 ans ayant un emploi et dont le revenu du ménage est d’au moins 10 000 dollars par an. Les résultats de son étude montrent que les revenus plus élevés sont corrélés à une plus grande satisfaction. Ainsi les multimillionnaires se déclarent encore plus satisfaits de leur vie que les personnes aux revenus élevés, et ce même si celles-ci gagnent déjà des centaines de milliers de dollars par an.
Pas de plafond à 75 000 dollars ?
Une étude de 2010 des lauréats du prix Nobel Angus Deaton et Daniel Kahneman avait pourtant conclu que le bien-être émotionnel ne s’améliorait plus au-delà d’un revenu annuel de 75 000 dollars. Ils pensaient que ce niveau représentait un seuil qualifié d’insouciance financière et au-delà duquel le bien-être commençait à stagner. Que plus d’argent n’augmentait pas le bonheur ressenti.
Killingsworth constate lui que le bien-être continue d’augmenter avec les revenus pour la majorité des gens, sans seuil évident. Et en admettant qu’il existe vraiment, il le serait à un niveau beaucoup plus élevé que précédemment estimé. Ainsi, selon l’étude de Killingsworth, publiée le sur le site happiness-science.org, l’écart de bonheur entre les personnes riches et les personnes à revenu moyen est plus important qu’entre les personnes à revenu moyen et les personnes à faible revenu. Les ultra-riches seraient “sensiblement et statistiquement plus heureux que les personnes gagnant plus de 500 000 dollars chaque année”.
Un plus grand sentiment de contrôle
Pour Killingsworth cela serait surtout dû à un plus grand sentiment de contrôle. À lui seul, il pourrait expliquer «environ 75 % de l’association entre l’argent et le bonheur ». « Lorsque les gens ont plus d’argent, ils ont plus de contrôle sur leur vie. Ils ont plus de liberté pour vivre la vie qu’ils veulent vivre » précise-t-il à The Guardian. Bien que le bonheur dépende aussi d’autres facteurs – tels que les relations familiales, le temps libre, et la santé mentale – ; richesse et bien-être serait donc plus imbriquée qu’on ne le pense. A une nuance près. Chercher à accumuler de la richesse de façon obsessionnelle peut être particulièrement contre-productif. Cette quête empêche en effet souvent de profiter des aspects non financiers de la vie. Le bonheur s’achèterait donc surtout avec de l’argent qu’on a déjà.
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