IBA en pleine crise existentielle

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Moins de deux mois après un terrible avertissement sur ses résultats 2017, IBA revoit ses prévisions pluriannuelles à la baisse. La société néo-louvaniste craint également pour ses perspectives à long terme alors que le marché de la protonthérapie évolue.

Après son avertissement sur résultats de début juillet, il était déjà patent qu’IBA n’avait plus le moindre droit à l’échec. La société néo-louvaniste était en effet toujours chèrement valorisée, les investisseurs sur le fait que 2017 ne soit qu’un accident de parcours. Ce ne sera toutefois pas le cas, provoquant une nouvelle dégringolade du titre.

Confiance perdue

Outre la perte accusée au premier semestre, IBA a donc été contraint de revoir ses prévisions à la baisse. Exit la perspective d’une croissance de plus de 10% pour 2018 et 2019, IBA tablant désormais sur une évolution de 0% à +6%. La marge bénéficiaire opérationnelle devrait également plafonner entre 4% et 9% au lieu des 15% précédemment ciblés. On évoque donc un potentiel bénéficiaire réduit de plus de moitié pour les deux années à venir. L’importance de la révision des prévisions entame la confiance des investisseurs, d’autant plus que la société néo-louvaniste avait encore confirmé ses objectifs pas plus tard qu’en mai.

Concurrence accrue

Pour se justifier, IBA évoque toujours des “retards au niveau de l’exécution des projets en raison de retards de construction de bâtiments par plusieurs de ses clients” et “des coûts exceptionnels liés à des difficultés de gestion de projets dans des marchés émergents”. Un tel impact ne serait que temporaire mais Olivier Legrain, CEO, admet qu’il ne s’agit qu’une partie du problème. L’artisan de l’amélioration de la rentabilité d’IBA entre 2012 et 2016 épingle en effet “la hausse de la concurrence sur le marché” de la protonthérapie. Cette forme de radiothérapie extrêmement précise, permettant de limiter les dommages collatéraux aux cellules saines lors du traitement d’une tumeur, se généralise. Autrefois leader incontesté d’un marché de niche (avec une part de marché de plus de 50%), IBA se voit ainsi contraint de défendre sa position sur un marché en pleine croissance, son carnet de commande record dépassant le milliard d’euros. Comme nous l’épinglions en juillet dernier, le développement de la protonthérapie suscite les convoitises, tant d’acteurs historiques que de nouveaux-venus misant surtout sur des systèmes plus économiques.

Capitaliser sur sa taille

Dans un tel contexte, la question de la rentabilité se pose avec d’autant plus d’insistance. IBA a l’avantage de la taille avec la possibilité déjà évoquée de lancer la production de systèmes compacts de protonthérapie en petites séries, synonyme d’économies d’échelle. Ses concurrents entendent toutefois clairement lui ravir des parts de marché. L’Américain Varian a ainsi amélioré sons système l’année dernière et compte désormais 14 centres en projets (pour à peine 5 finalisés) contre 25 pour IBA. Misubishi et Hitachi nourrissent à nouveau des ambitions. Mevion capitalise sur un nouveau système compact affichant une important durée d’utilisation, ce qui permet d’augmenter le nombre de patients traités et donc de réduire les coûts – le handicap numéro un de la protonthérapie.

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