Plus de 30% en deux semaines : l’explosion de la bourse chinoise pourra-t-elle durer ?
Une hausse de plus de 30% en deux semaines : le marché boursier chinois est littéralement parti en flèche. Selon différents experts, il pourrait continuer à rallier. Mais cette hausse a subi un premier revers ce mercredi.
Après des années de disette, le vent semble enfin tourner à la Bourse de Shanghai. Son indice phare, le CSI 300, défie la gravité et est en hausse de plus de 30% depuis le 23 septembre (et jusqu’à ce mardi), soit une hausse de plus de 25% depuis le début de l’année. Le moteur de ces augmentations sont notamment des annonces – surprise – d’un grand programme d’aides publiques pour relancer l’économie, avec entre autres des baisses des taux d’intérêt, des baisses des obligations de réserves et l’injection de liquidités. De telles annonces étaient attendues depuis la fin de la pandémie.
Un autre moteur de cette hausse est que le marché chinois était répudié et sous-investi par les investisseurs, ces dernières années. Cela lui permet maintenant de partir en flèche.
Et ensuite ?
Ce rallye pourrait bel et bien continuer, estiment des observateurs. Goldman Sachs par exemple voit une potentielle hausse de 15 à 20%. La banque cite plusieurs raisons pour cette estimation.
- La première, c’est qu’il y a encore une marge de progression du côté des valorisations. Malgré une récente hausse, elles n’ont pas encore atteint leur moyenne de ces cinq dernières années, à savoir 12,1 fois les bénéfices.
- Ensuite, les risques pour le marché chinois ont également diminué avec ces annonces.
- Ces différentes aides devraient contribuer à faire augmenter les chiffres d’affaires des entreprises. La banque s’attend d’ailleurs à ce que l’assouplissement de la politique monétaire ajoute 40 points de base à la croissance du PIB.
- Finalement, la Chine n’occupe que peu de place dans les portefeuilles des investisseurs, ce qui veut dire que la demande peut encore augmenter.
La condition de tout cela est bien sûr que Pékin honore ses promesses. Et même si ces annonces sont positives pour les actions, il serait encore trop tôt pour déclarer qu’un marché haussier structurel aurait commencé. Il faut aussi garder en tête qu’il reste des risques pour l’économie chinoise, comme les dépenses basses des consommateurs ou le marché immobilier, endetté.
Autres aides à venir ?
Goldman Sachs n’est pas la seule banque à voir un potentiel de hausse pour les actions chinoises. La Société Générale est également optimiste et suggère une hausse de 15%, à court terme. Cela notamment à cause d’une nouvelle enveloppe d’aides, plus importante encore et représentant 3.000 milliards de yuans (près de 400 milliards d’euros), pour 2025. Elle devrait être annoncée à la fin du mois d’octobre. Là aussi, la banque s’attend à ce que cette aide se répercute directement sur le PIB (qui afficherait une croissance de 5% en 2025, contre une estimation précédente de 4,5%) et dans les chiffres d’affaires des entreprises (qui devraient augmenter de 15% en moyenne). Société Générale indique également que la Chine est “sous-évaluée”.
Mais il peut aussi y avoir des faux espoirs, dans cette saga d’annonces d’aides. Ce mardi par exemple, le marché s’attendait à de nouvelles annonces, pour le secteur des semi-conducteurs (et le CSI 300 était en hausse de plus de 10% à l’ouverture).Mais, la Commission en question n’a finalement pas donné de détails sur des aides supplémentaires. L’indice a baissé pour clôturer en hausse de 6%. Mais ce mercredi, il a même subi son premier revers dans cette suite de clôtures dans le vert : il est en baisse de 7% sur la journée (ce qui lui fait une hausse de 16% sur l’année). Des investisseurs commencent à se demander si l’espoir est trop grand et si les aides parviendront vraiment à relancer la machine économique.
Reste à voir si c’est un revers temporaire ou si le soufflé va retomber complètement.
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