L’investissement durable au coeur des priorités de la gestion de fortune au féminin

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Investir de manière durable est au cœur des aspirations financières de la clientèle féminine en gestion privée, d’après une étude de la banque suisse Lombard Odier.

Les femmes adorent les placements verts : 80 % d’entre elles s’attendent à une performance supérieure ou équivalente par rapport aux placements classiques. Elles s’intéressent en particulier à la consommation responsable ainsi qu’au recyclage des déchets. 

Tel est le grand enseignement, mais guère surprenant, d’une récente étude réalisée par la prestigieuse banque genevoise Lombard Odier auprès de 200 clientes fortunées sur les attentes et aspirations des femmes en matière d’investissements dans ses trois marchés francophones : en Suisse, en France et en Belgique.

Durabilité et rentabilité

Si les répondantes à l’enquête attendent en priorité de la gestion de leur patrimoine que celui-ci soit préservé sur le long terme afin d’être transmis à la génération suivante, elles estiment toutefois que leur investissement doit contribuer à la construction d’un monde meilleur dont hériteront leurs enfants. “Mais de manière très pragmatique et sans pour autant renoncer à la performance financière”, notent les auteurs de l’étude, qui soulignent que de nombreuses réponses mettent  explicitement en avant la volonté d’investir durablement sans pour autant sacrifier le rendement financier. “Leur objectif est d’investir de manière durable, avec impact, ou en respectant la nature et l’humain, quelle que soit la manière de le dire, commente Géraldine Biebuyck, banquière senior chez Lombard Odier à Bruxelles. Il est clair qu’il n’est plus suffisant de proposer une stratégie de gestion basée uniquement sur des critères financiers. Pour autant, on aurait tort de croire que les femmes sont prêtes à sacrifier la performance, et cela se vérifie bien ici. Pour elles, ce qui est durable doit aussi être rentable pour s’envisager sur le long terme.”

Si durabilité doit donc rimer avec rentabilité, il est toutefois intéressant d’observer quelques différences régionales intéressantes, à savoir que “les Françaises ont tendance à adhérer dans une plus large ampleur à la finance durable, par rapport à leurs voisines belges et suisses”, pointe l’étude. 

Un rôle actif

Autre fait marquant du rapport : les femmes jouent un rôle actif dans la gestion de leur patrimoine. En effet, la majorité des répondantes consultent la performance de leur portefeuille chaque trimestre (40 %) ou chaque mois (30 %). Les modes de gestion sont divers : si un tiers des répondantes disent recourir à un mandat de gestion discrétionnaire (où le banquier s’occupe de tout), un quart d’entre elles disent gérer leurs avoirs de manière indépendante et une proportion équivalente s’appuie sur leur conseiller. “Nos clientes attachent beaucoup d’importance à la qualité de l’expertise et à la clarté des explications, observe Géraldine Biebuyck. Nous partageons avec elles nos analyses et les aidons à voir à long terme, à prendre du recul par rapport au «bruit» ambiant des médias et des marchés financiers. C’est aussi notre devoir d’expliquer de manière claire les risques et opportunités d’investissement, dans un monde de plus en plus complexe.”

Intéressant ici aussi de relever quelques différences régionales, estime Lombard Odier. En France, les femmes se disent très autonomes dans la gestion de leur patrimoine, tandis qu’en Belgique elles le gèrent de manière occasionnelle selon le format advisory (gestion conseil). En Suisse, enfin, une préférence se dégage pour la délégation de la gestion.

Notons que l’enquête a été conduite en ligne, au premier trimestre 2023, auprès des clientes, prospects et relations d’affaires de Lombard Odier, disposant d’un patrimoine à investir de plus d’un million d’euros, en Suisse romande, en France, en Belgique et au Luxembourg. Près de 50 % d’entre elles résident en Suisse, le solde se répartissant essentiellement entre la France (30 %) et la Belgique (20 %). En termes d’âge, 15 % des participantes ont entre 20 et 40 ans, 50 % entre 40 et 60 ans et 35 %, plus de 60 ans.

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