“Les matières premières vont faire mieux que les obligations pour le reste de la décennie”, selon Bank of America

Cours boursiers au Japon, image d'illustration. (Photo by KAZUHIRO NOGI/AFP via Getty Images)

Dans quoi faut-il placer son argent lors la deuxième moitié de la décennie ? Pour Bank of America, il faut se détourner des obligations et miser sur les matières premières. Notamment à cause d’un retour de l’inflation à un niveau structurellement plus élevé.

Nous nous approchons tout doucement de la moitié de la décennie. Et pour les analystes de Bank of America, les investisseurs devraient se tourner vers les matières premières pour trouver du rendement, pour les années à venir. Un rendement annuel moyen de 11% même, estiment-ils : “Le marché haussier ne fait que commencer”.

Inflation

La raison que la banque invoque pour la hausse des cours des matières premières est l’inflation. Elle sera structurellement plus élevée, à 5% de manière générale. Ce sont différentes mégatendances qui pousseraient l’inflation vers le haut, comme “la dette, les déficits, la démographie, le retour en arrière de la mondialisation, l’IA et les politiques net zéro”.

Ce serait ainsi un retour à avant les années 2000, lorsque l’inflation était généralement plus élevée, aux alentours de 5%. Ces 20 dernières années, elle était plus basse, aux alentours de 20%. Cela était notamment dû à la mondialisation (et des salaires moins élevés ailleurs dans le monde et une baisse des taxes d’importation) et aux avancées technologiques.

Notons que les banques centrales ne partagent pas ce scénario. La BCE par exemple estime que l’inflation retournera à 2%, de manière durable, d’ici à la fin 2025.

Propice aux matières premières

Mais toujours est-il qu’une telle inflation serait un environnement favorable pour les matières premières. Notamment pour le pétrole et l’or, car la demande des investisseurs pour ces matières augmente lorsque l’inflation part à la hausse. L’or par exemple a déjà gagné plus de 20% cette année. Depuis le début de l’inflation en 2021, la valeur du métal jaune a gagné plus d’un tiers. Il est considéré comme une valeur refuge et donc une couverture contre l’inflation.

Le pétrole est cependant toujours au même niveau qu’en 2021. Il est aussi un produit largement utilisé dans l’économie réelle, au-delà d’être un produit d’investissement. Et lorsque l’inflation est élevée et que le prix à la pompe augmentent, les consommateurs vont vouloir faire des économies. Cela peut donc limiter le potentiel de hausse du pétrole.

Mais Bank of America voit un avenir radieux pour les matières premières et conseille même de les privilégier aux obligations, dans un portefeuille 60/40 par exemple. Il devrait donc être composé de 60% d’actions et de 40% de matières premières.

Volatilité

Mais notons que ce conseil ne correspond peut-être pas à tous les types d’investisseurs. Les matières premières ont tendance à être plutôt volatiles, dans l’ensemble, et c’est donc un investissement risqué. Ils dépendent souvent de facteurs macro-économiques. Des experts avaient par exemple promis une explosion du prix des métaux rares, nécessaires à la transition énergétique (lithium, cuivre, cobalt, etc.) avec la multiplication des politiques de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, il y a quelques années. Mais il peut y avoir des retards dans cette transition (comme un ralentissement dans la demande des véhicules électriques, en ce moment dans le monde), qui font chuter les prix des métaux. Des bulles ne sont pas impossibles. Le lithium par exemple est aujourd’hui très loin (-87,5%) de son sommet, atteint il y a moins de deux ans.

De l’autre côté, si l’inflation augmente de nouveau, les taux d’intérêt des banques centrales augmenteront aussi. Et avec eux, les taux des obligations et bons d’Etat. Dans une période de hausse des taux, les obligations peuvent perdre en valeur, mais cela ne concerne que les investisseurs qui comptent les revendre. Sinon, la valeur reste stable tout au long de la durée de vie de l’investissement. Bref, tout dépend du risque qu’on est prêt à prendre.

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