L’ABC de l’investissement obligataire

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Investir en obligations comporte des inconvénients que les actions ne connaissent pas. Mais investir tout son argent dans des actions n’est sûrement pas la meilleure chose à faire.

1. Le prix. Les obligations peuvent se négocier au pair, au-dessus du pair ou en dessous du pair. Le pair est égal à la valeur nominale de l’obligation, c’est-à-dire la valeur à laquelle elle a été émise. Sur le marché primaire, l’investisseur paye généralement plus que la valeur nominale pour rémunérer les intermédiaires financiers. L’investisseur qui achète en dessous du pair récupérera à l’échéance finale plus que sa mise. En Belgique, cette plus-value est en outre exonérée d’impôt.

2. La maturité (ou durée). A l’échéance, et sauf en cas de faillite notamment, l’entreprise ou l’Etat remboursera les fonds prêtés. Détenir des obligations dont les échéances sont échelonnées dans le temps évite de devoir réinvestir tout l’argent au même moment. Plus la maturité est longue, plus le risque de défaut de payement peut être important.

3. Les coupures et montants minimums. Rappelons qu’il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier et que moins les coupures sont onéreuses, plus le portefeuille peut être diversifié. Certains courtiers assortissent la vente d’obligations d’une commission forfaitaire, qui rendra vite disproportionnellement élevés les frais dus sur les investissements d’un montant modique.

4. Les coupons et intérêts annuels. Les personnes qui souhaitent percevoir un revenu régulier se mettront en quête du coupon le plus élevé possible (sur lequel, nous l’avons vu, un précompte mobilier de 30% sera prélevé). Si l’investisseur paye plus à l’achat que le montant récupérable à l’échéance, le rendement total de l’obligation sera inférieur au coupon.

5. Le nombre de jours avant détachement du coupon. Pour ne pas être redevable au vendeur des intérêts échus, mieux vaut éviter d’acheter des obligations juste avant le jour du détachement du coupon.

6. Le nombre d’obligations ou montant total. Que 10 millions, 100 millions ou 1 milliard d’euros soient levés à l’occasion d’une émission obligataire n’a rien d’anecdotique: plus la somme est conséquente, plus il est probable que de grands investisseurs se sont montrés intéressés également. Si une obligation fait l’objet de peu de transactions, tout porte à croire que l’acquéreur ne l’obtiendra pas au juste prix. Si l’investisseur est contraint de vendre avant l’échéance, la liquidité pourra avoir son importance également. “Il faut aussi savoir que 99% des transactions en obligations s’opèrent entre banques et non pas en Bourse, précise Pieter De Ryck, spécialiste des obligations chez Van Lanschot. Même les investisseurs particuliers peuvent consulter le carnet d’ordres des investissements en actions ; ce n’est pas le cas avec les obligations, dont le négoce est plus obscur et moins transparent que celui des actions”, conclut-il.

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