Et si le Bel-20 surperformait le Nasdaq en 2024 ?

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Le gigantesque écart de performance entre le Bel-20 (classique) et le Nasdaq (à la mode) peut être considéré comme le signe avant-coureur d’un tournant majeur sur les marchés boursiers”, déclare Danny Reweghs (Initié de la Bourse).

Cela a fait couler beaucoup d’encre… L’année dernière, le principal indice d’Euronext Brussels, le Bel-20, a accusé un retard considérable par rapport aux marchés boursiers européens (du monde occidental). La différence est loin d’être négligeable. En Europe, par exemple, des rendements de 15 à 20 % étaient la règle générale plutôt que l’exception. La hausse de 0,2 % de l’indice Bel-20 a donc été particulièrement faible. Le rendement (dividendes compris) s’est élevé à 3,5 %.

C’est d’autant plus malheureux pour deux raisons. D’une part, parce que le Bel-20 a déjà perdu 14,2 % en 2022 et qu’il n’a même pas progressé de 9 % au cours des cinq dernières années. Le rendement (dividendes compris) est de 25,2 %, soit une moyenne de 4,5 % par an. C’est à peine la moitié de la moyenne historique. Il y a de quoi rougir lorsque l’on compare les performances du Bel-20 lors de l’année écoulée avec celles des indices boursiers américains et en particulier avec celles du NASDAQ, le marché américain des valeurs technologiques, un marché 100% électronique. L’indice Nasdaq a enregistré une hausse de 43,5 % l’année dernière. Il y a donc une différence de plus de 43 % en à peine 12 mois. Non pas au niveau des actions, mais au niveau de l’indice.

Bulle Internet

En général, une telle différence ne dit rien sur l’année suivante. Néanmoins, nous pouvons voir dans la performance anormalement faible du Bel-20, par rapport au Nasdaq, un signe avant-coureur de l’année boursière 2024. Ceux qui, comme nous, sont présents dans le monde des marchés boursiers depuis un certain temps, se souviennent du sérieux retour de flamme de 1999. Si vous pensiez que la situation ne pouvait pas être pire que l’année dernière, vous vous trompez. Au cours de la dernière année du siècle dernier, la Bourse de Bruxelles a enregistré des résultats beaucoup plus faibles en termes relatifs. Alors que les autres marchés boursiers avaient connu une très bonne, voire une excellente année, le Bel-20 a chuté quant à lui de 4,95 %. Pendant ce temps, le Nasdaq a enregistré une hausse improbable de plus de 80 % (+82,8 %) en 1999 grâce à l’engouement pour internet.

Bien évidemment, nous parlons de la bulle Internet. L’année 2000 a été une année de krach pour le marché des valeurs technologiques (-38,1%), tandis que le Bel-20 a réussi à limiter les dégâts à une perte de 8,6%. Si l’année 1999 a donc été très similaire à l’année 2000 pour l’indice Bel-20, il n’en a pas été de même pour le Nasdaq, qui entre ces deux années a subi un séisme (120,9 % de différence de performance). Et ce fut le début d’une décennie au cours de laquelle l’indice Bel-20 a surperformé l’indice des valeurs technologiques américaines.

Un canari dans une mine de charbon

Nous pensons que l’énorme écart de performance entre le Bel-20 et le Nasdaq peut être considéré comme le signe avant-coureur d’un revirement majeur dans les salles de marché. Les mauvaises performances d’Euronext Brussels peuvent être considérées comme le canari dans la mine de charbon, c’est-à-dire le signal d’alarme d’un retournement imminent des marchés boursiers.

D’où notre prédiction sans doute audacieuse : d’ici 2024, le Bel-20, actuellement à l’agonie, surpassera le Nasdaq !

Le message est donc le suivant : ne pas être tenté de vendre les actions belges en faveur de Nvidias et autre Microsoft de ce monde. Vous pourriez le regretter à la fin de l’année et au-delà.

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