Les Belges détiennent plus de 25.000 euros sur leur compte épargne, et autres chiffres sur notre patrimoine

Le patrimoine d’un ménage belge médian est de 249.301 euros, soit près de deux fois celui de la médiane européenne (123.500 euros), ressort-il jeudi d’un rapport réalisé par Keytrade Bank et l’Université de Gand.

Ce patrimoine des Belges n’a toutefois pas autant augmenté que l’inflation, signalent les chercheurs. Depuis 2021, il n’a grimpé que de 2,8% alors que l’inflation était de 9,6% en 2022 et de 4,1% en 2023.

Les auteurs de l’étude, qui ont analysé les réponses de 1.903 ménages belges, représentatifs sur tout le pays, ont décidé de prendre comme référence la médiane car “les plus gros patrimoines tirent la moyenne vers le haut”, précise Koen Inghelbrecht, professeur d’économie financière à l’UGent, dans un communiqué. La moyenne des patrimoines est ainsi de 437.273 euros, alors que la médiane est de 249.301 euros.

Cela signifie que 50% des ménages disposent d’un patrimoine inférieur ou égal à 249.301 euros tandis que l’autre moitié dispose d’un patrimoine supérieur à ce montant. “En utilisant la médiane, les lecteurs peuvent se servir de ce rapport comme fondement pour comparer leur propre patrimoine”, ajoute le professeur.

Si ce montant a augmenté de 2,8% depuis 2021, le patrimoine des Belges a grimpé bien moins vite que l’inflation, pointée à 9,6% en 2022 et 4,1% en 2023. “Cela indique une diminution réelle du capital au cours des dernières années”, signalent les auteurs du rapport.

L’étude montre que le patrimoine des Belges évolue principalement avec l’âge. La richesse est accumulée au fil des années pour atteindre un pic à l’âge de la retraite, moment à partir duquel le patrimoine a tendance à diminuer (par exemple à cause de l’organisation d’un grand voyage ou d’autres nouvelles dépenses, explique le chercheur), avec une nouvelle accélération après 75 ans (car les personnes peuvent épargner davantage pour préparer l’héritage, par exemple). Ainsi, les jeunes de 18 à 34 ans disposent d’un montant médian de 121.426 euros alors que le groupe des 65-74 ans accumule un patrimoine médian de 340.050 euros. Le patrimoine évolue également en fonction du degré d’éducation des personnes.

L’habitation familiale et l’épargne

L’immobilier représente le plus grand secteur dans lequel le Belge investit.

  • Les ménages belges investissent ainsi 58,8% de leur patrimoine total dans l’habitation familiale.
    • Cette part est très élevée pour les ménages à bas revenus, mais diminue lorsque les revenus augmentent.
  • 80% des Belges environ sont propriétaires et leur résidence principale vaut en moyenne 292.600 euros.
    • Ils ont une dette médiane de 100.000 euros pour cette résidence.
  • Trois répondants sur dix choisissent également d’investir dans d’autres biens immobiliers (valant, en médiane, plus de 200.000 euros et représentant 24% du patrimoine total des Belges).

Après l’immobilier, les comptes d’épargne rassemblent une bonne partie de la richesse des Belges (9,4%).

  • En moyenne, ils détiennent plus de 25.000 euros sur leur épargne.
  • Environ 40% des ménages ont par ailleurs plus de 12 fois leur revenu mensuel net sur des comptes d’épargne, ressort-il de l’étude.
  • Elle montre aussi que les indépendants épargnent plus (28.000 euros) que les employés (19.000 euros).
  • 19.000 euros sont en médiane parqués sur des comptes à terme et 10.000 sur des bons d’Etat.
  • 46% des Belges ont également un compte d’investissement et 82% des Belges investissent de manière passive.
  • Sinon, les Belges ne sont pas très friands de la cryptomonnaie. 9% des 18-34 ans ont investi dans bitcoin et consorts, contre seulement 1% des plus de 65 ans. La mise médiane est de 600 euros et la mise totale représente moins de 0,2% du patrimoine total des Belges.

Les chercheurs se sont également intéressés aux 1% les plus riches.

  • Le patrimoine familial minimum pour faire partie de cette catégorie est évalué à 4,7 millions d’euros.
  • Le patrimoine médian de ces plus fortunés, pour la plupart quinquagénaires, est pointé à 5,9 millions d’euros.
  • Ils sont le plus souvent propriétaires ou copropriétaires d’une entreprise, impliqués dans la gestion de cette société (l’entreprise privée repésente près de 30% de leur patrimoine) et disposent de plusieurs biens immobiliers (61% de leur patrimoine est placé dans l’immobilier, dont seulement un tiers dans l’habitation familiale, ou 21% de leur patrimoine total).
  • Suivent les investissements dans des actifs en bourse et dans des œuvres d’art.

Autre chiffre sur les grandes fortunes : 15% des Belges sont millionnaires, selon le rapport.

Au total, 2.182 Belges ont été interrogés par les chercheurs de l’UGent, parmi lesquels 1.903 répondants ont finalement été comptabilisés pour ce rapport. Un suréchantillonnage des indépendants, des personnes âgées de 65 ans et plus, des résidents de communes aisées et des personnes âgées de 50 ans et titulaires d’un diplôme de niveau master a par ailleurs été réalisé afin d’obtenir des déclarations fiables sur les grandes fortunes.

Pourquoi cette enquête ?

C’est ainsi la première grande enquête sur le patrimoine des Belges. “Il existe des études internationales régulières, mais elles sont moins granulaires”, explique le CEO de Keytrade, Thierry Ternier, lors de la présentation du rapport. L’idée est de reproduire l’étude tous les ans, pour voir l’évolution du patrimoine.

“On a toujours tendance à vouloir se comparer aux autres, pour voir où on en est avec notre patrimoine. Cette étude est donc très intéressante, pour pouvoir faire une estimation de notre situation”, continue-t-il.

Et quels enseignements peut-on en tirer ? Les conclusions sont notamment que les stéréotypes se confirment : les Belges adorent l’immobilier et l’épargne, et que la diversification effectuée par les plus riches pourrait être une bonne piste à suivre pour également s’enrichir, retient Keytrade Bank.

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