Ilse De Witte
Education financière: ce qu’on apprend jeune, on le sait pour toujours
Tous les enseignants ont réellement fait de leur mieux pour motiver les enfants à distance, de manière à ne pas laisser le retard s’accentuer. Mais leur éducation financière ne tombera pas du ciel: il faut leur apprendre à épargner, à gérer un budget et à investir.
“Maman, cite-moi une entreprise qui commence par D”, me lance mon aîné. “Danone, dis-je, en touillant dans mes casseroles.” Pour la lettre suivante, c’est au plus jeune de s’écrier: “Epic Games! Quand je lance Fortnite sur l’ordinateur, c’est ce nom qui apparaît. C’est aussi une entreprise, non?” Nos enfants aiment les word snakes, ce jeu qui consiste à égréner l’alphabet en cherchant à chaque fois un mot commençant par la lettre suivante. La route des vacances est souvent l’occasion de passer en revue les noms d’animaux et de capitales. Avec ceux des sociétés, ça marche très bien aussi.
“Papa, je peux acheter des actions Epic Games?”, demande plus tard le benjamin, la page des cours de Bourse dans une main, un fluo dans l’autre. “Non, je ne pense pas qu’Epic Games soit coté en Bourse”, répond mon conjoint. “Dommage, j’aurais voulu en acheter avec mes étrennes. Une autre entreprise de gaming, alors?” Voilà le résultat d’une éducation prodiguée par deux parents journalistes économiques et financiers qui tentent de combiner devoirs et garderie – pendant que je rédigeais ces lignes, nos enfants subissaient une semaine de quarantaine.
Tous les enseignants ont réellement fait de leur mieux pour motiver les enfants à distance, de manière à ne pas laisser le retard s’accentuer. Mais leur éducation financière ne tombera pas du ciel: il faut leur apprendre à épargner, à gérer un budget et, si vous me demandez mon avis, à investir. Cette année, nous les autoriserons pour la première fois à réfléchir avec nous à ce qu’ils comptent faire de leurs étrennes. Investir dans les fabricants de leurs boissons ou de leurs jeux préférés n’est pas une si mauvaise idée…
Depuis que les enfants sont nés, nous mettons chaque année de côté une somme avec laquelle nous achetons pour eux des actions dont nous pensons qu’elles existeront encore dans 10 ou 20 ans. Nous leur en parlons. Nous leur expliquons les activités de ces sociétés. Et espérons qu’ils feront bon usage de ce portefeuille lorsqu’ils auront 18 ans. Car ce qu’on apprend jeune, on le sait pour toujours.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici