Delta Lloyd : premier maillon de la chaîne
L’assureur néerlandais a été contraint aux grandes manoeuvres en annonçant une augmentation de capital d’un milliard après déjà une série d’opérations de refinancement depuis le début de l’année. Ses pairs ne bénéficient que d’un répit de la part de leur régulateur.
Solvency II, un concept mouvant
Difficile a priori d’expliquer les déboires de Delta Lloyd qui a déjà réalisé un placement privé de 338 millions en mars, vendu ses activités bancaires en Belgique pour 206 millions en juillet et réduit ses coûts opérationnels. Après son placement privé, l’assureur néerlandais tablait sur un ratio de solvabilité de l’ordre de 170% selon les nouvelles normes Solvency II applicables à partir de l’année prochaine. Désormais, Delta Lloyd souhaite lever un milliard et céder d’autres activités pour atteindre un ratio Solvency II de 175%-180%…
Taux trop bas
En six mois, le groupe a évidemment subi une perte semestrielle de 533 millions, les taux bas renchérissant le coût de ses engagements de pension entre autres. Mais le principal contretemps se nomme De Nederlandsche Bank (DNB). Dans son rôle de régulateur des assureurs, la banque centrale néerlandaise s’est montrée moins souple que nombre de ses pairs européens, exigeant notamment que les assureurs tiennent compte de taux plus bas, plus longtemps comme l’anticipent les marchés. Aegon traverse ainsi également une passe difficile, ayant dû revoir ses objectifs à la baisse.
Une question de temps
Pratiquement, l’intransigeance de la DNB apparait peu discutable au vu notamment de la deuxième mouture du plan d’assouplissement quantitatif en préparation auprès de la Banque centrale européenne. D’autres assureurs européens pourraient ainsi être amenés progressivement à renforcer leurs fonds propres au cours des prochaines années au gré de l’évolution des exigences des régulateurs nationaux.
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