Coût du crédit : vers une pause estivale pour la BCE ? 

Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Après avoir abaissé ses taux directeurs de 2 % en un peu plus d’un an, la Banque centrale européenne (BCE) devrait, plus que probablement, opter pour le statu quo lors de sa réunion de juillet, marquant ainsi une pause dans son cycle de desserrement monétaire.

Que va faire le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) qui doit se réunir  ce jeudi 24 juillet ? La gardienne de l’euro doit en effet décider si elle maintient ses taux directeurs ou les baisse à nouveau de 0,25 %. Une décision qui intervient dans un contexte économique marqué par des signaux contradictoires et une grande incertitude, selon les observateurs.

Café et chocolat

Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG (Lille), fait à ce propos remarquer dans une récente note sur le sujet que si la hausse des prix en zone euro a atteint 2 % en juin, soit un niveau conforme à l’objectif de la BCE, en grande partie grâce à la baisse des prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente reste néanmoins élevée à 2,3 %, “tirée notamment par les prix des services et de certains produits de consommation comme le café ou le chocolat en poudre”. 

Par ailleurs, souligne l’économiste, les niveaux d’inflation varient fortement d’un pays à l’autre : très basse en France ou à Chypre, elle est encore élevée en Estonie ou en Belgique. “Un argument en faveur d’une pause de la BCE serait qu’il faudrait attendre une convergence des pays à forte inflation résiduelle vers la moyenne avant de poursuivre la baisse des taux”, indique encore Eric Dor.

En attendant Trump

À ces incertitudes liées au coût de la vie s’ajoute un facteur commercial non négligeable : la menace de nouveaux droits de douane américains, qui pourraient dès le 1er août frapper les exportations européennes, déjà mises à mal par l’appréciation de l’euro, et peser dès lors sur la croissance. Leurs modalités exactes restent inconnues à ce jour – une taxe pouvant aller jusqu’à 30 % est sur la table, sauf accord de dernière minute.

Dans ce contexte brouillé, l’hypothèse d’un statu quo gagne du terrain. “Une pause dans la baisse des taux, en attendant des données plus claires, notamment sur les tensions commerciales, apparaît comme une option plausible. Une nouvelle décision pourrait alors intervenir en septembre”, précise Eric Dor.

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