Courses de Noël : attention aux arnaques
Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de mettre les petits plats dans les grands. Mais les produits festifs ne tiennent pas toujours leurs promesses. Voici à quoi faire attention pour éviter les arnaques.
Les produits de fêtes – ou en tout cas marquetés comme tel – sont le plus souvent plus chers sans être forcément de meilleure qualité. Le packaging est là pour vendre du rêve et inciter à des achats réflexes. Pour dénoncer certaines dérives, l’organisation française foodwatch, qui lutte contre certaines pratiques douteuses du secteur agroalimentaire, distribue depuis trois ans ses casseroles d’or. Un prix qui «récompense» les plus grosses arnaques à l’étiquette sur les produits de fin d’année. L’organisation rappelle aussi les principaux pièges des produits rhabillés pour les fêtes.
Plus cher pour un même produit
Moins de contenu dans un autre contenant permet de vendre plus cher un même produit. Méfiez-vous des petits pots à côté des fruits de mer, foie gras ou saumon fumé. Ils sont probablement bien plus chers que le même produit dans son rayon habituel.
Des emballages surdimensionnés
Les emballages de fêtes sont souvent aussi surdimensionnés. Ils sont surtout remplis de vide. A l’ouverture, la déception peut-être réelle. La fameuse suggestion de présentation n’est souvent qu’un leurre et bien loin de la réalité.
Où se cache la truffe ?
Certains produits censés être à la truffe, au foie gras, à la morille ou à l’armagnac n’en contiennent que très peu. On frôle régulièrement 0%.
Des produits moins qualitatifs
Foodwatch pointe aussi la présence de “nitrites” dans certains foies gras, de l’huile de palme à la place du beurre dans certains chocolats, feuilleté apéritif et autre gâteau de Noël.
La vigilance est de mise
Pour ne pas être induit en erreur, le premier réflexe est de bien vérifier la composition du produit. Une lecture attentive de l’étiquette s’impose. Une autre indication est le prix au kilo. Parfois un même produit existant est vendu deux fois plus cher parce qu’il est présenté comme une nouveauté ou spéciale fête.
Mais il n’y a pas que les marques qui poussent à l’achat, le supermarché aussi à quelques tours pour vous faire acheter plus.
Dans un supermarché, rien, ou presque, n’est laissé au hasard
Une visite moyenne au supermarché dure 15 minutes. C’est 5 minutes de moins qu’il a 10 ans. Vu le peu de temps impartis, l’idée est de maximiser vos achats. Voilà pourquoi les supermarchés regorgent de techniques soigneusement étudiées pour vous pousser à l’achat, et ce, sans même que vous ne vous en rendiez compte. Ces stratégies exploitent des principes de psychologie et d’aménagement des espaces pour vous pousser à dépenser plus, même lorsque vous ne l’aviez pas prévu.
Comme un consommateur averti en vaut deux, voici un aperçu des principales astuces utilisées.
Disposition stratégique des produits
Fruits et légumes à l’entrée : Les supermarchés placent souvent les produits frais, colorés et appétissants en début de parcours. Cela met les clients dans un état d’esprit positif et les encourage à acheter davantage dès leur arrivée.
Produits essentiels à l’arrière : Le lait, les œufs et autres articles incontournables sont disposés au fond du magasin, obligeant les clients à traverser plusieurs rayons pour les atteindre et augmentant ainsi leurs chances de succomber à des achats impulsifs. Une autre option est d’y placer deux produits qui vont souvent de pair. Par exemple des bières et des chips.
Les pâtes sont toujours proposées par marques. Pourquoi ? Car le consommateur reste fidèle à sa marque et que cela évite toute envie de changement en cas de rupture de stock. On prendra plus facilement des tagliatelles de la même marque que des spaghettis d’une autre marque.
Produits associés : Les supermarchés associent des produits complémentaires, comme la sauce avec les pâtes ou le Nutella près du pain, pour encourager des achats croisés. Les chips avec les boissons apéritives, le coca avec la pizza… Cela peut augmenter les ventes des deux produits de 30 %. C’est aussi pour cela que la mayonnaise est souvent mise à côté du ketchup.
Techniques de mise en scène et de placement
Produits à hauteur des yeux : Les articles les plus rentables ou les marques propres des supermarchés sont souvent placés à hauteur des yeux, car ils attirent davantage l’attention. Une place qui se monnaye aussi puisque les fournisseurs qui veulent placer leurs produits dans les rayons entre 1,50 et 1,80 mètre de haut doivent payer plus cher. Les produits pour enfants, eux, sont placés à leur hauteur pour capter leur regard. Ce n’est pas un hasard que les donuts soient mis là au rayon boulangerie. Vous avez dit vicieux ?
Les têtes de gondole : Ces emplacements, situés au bout des rayons, sont particulièrement stratégiques. Ils sont utilisés pour mettre en avant des promotions ou des produits spécifiques, car ils sont visibles à 180 degrés.
Et ils seraient particulièrement clinquants au début des rayons sucreries. Histoire d’attirer les gens vers ce rayon que beaucoup essayent d’éviter. Ce rayon est aussi légèrement plus large que les autres. Histoire de se montrer plus invitant, plus visible des enfants et de moins se faire bousculer en cas d’hésitation entre deux biscuits.
Produits déplacés régulièrement : Changer l’emplacement des produits force les clients réguliers à explorer de nouveaux rayons, augmentant ainsi les chances d’achats imprévus.
Exploitation des sens et de l’ambiance
Odeur de pain frais : Les boulangeries situées près de l’entrée diffusent une odeur agréable qui stimule les achats. Cette technique joue sur l’émotion et la perception de fraîcheur.
Éclairage chaleureux : Les supermarchés utilisent une lumière douce et accueillante pour mettre les clients à l’aise et les encourager à rester plus longtemps. Le must étant la lumière naturelle.
Sol légèrement incliné : Dans certains supermarchés, le sol a été conçu pour ralentir le caddie à des endroits stratégiques, là où les supermarchés souhaitent attirer l’attention. Si cette technique rustique n’est plus partout de mise, elle reste d’actualité dans les plus anciens supermarchés.
Incitations subtiles à l’achat impulsif
Le piège du rayon du milieu : les allées centrales regorgent de produits « coup de cœur » ou saisonniers, comme des articles de fêtes ou des accessoires imprévus (par exemple, de l’antigel en hiver). Ces articles, souvent non essentiels, captent l’attention des clients de passage. Des produits que l’on n’avait pourtant absolument aucune intention d’acheter. Et c’est encore plus piégeux lorsqu’il y a une indication “le moins cher” qui peut laisser croire à une promo (alors que non)
Sucreries en caisse: les barres chocolatées et autres friandises sont placées à proximité des caisses pour capter les achats impulsifs au moment de l’attente. Et ça marche.
Différenciation par le design
Le « marché dans le supermarché » : De plus en plus de grandes surfaces adoptent des espaces de type marché, avec des stands de fromages ou de viandes coupés à la demande. Cette présentation donne une impression de qualité et de fraîcheur supérieures, incitant à des achats plus coûteux. Alors que ce n’est pas forcément le cas.
Des marques puissantes : Certaines marques, comme Coca-Cola, bénéficient de rayons dédiés et gèrent elles-mêmes la présentation et le réassort de leurs produits pour maximiser leur visibilité et limiter celle des concurrents. Vous n’y trouverez ainsi pas d’Icetea de Lipton par exemple.
Conseils pour éviter les pièges:
– Préparer une liste : arriver avec une liste précise réduit de 30 % les dépenses superflues.
– Diviser ses courses : faire deux sessions : une pour les achats essentiels et une pour les extras, avec un budget limité, permet de mieux contrôler ses dépenses.
– Étudier les étiquettes et les prix au kilo
– Un dernier conseil pas tout à fait économique, mais surtout pragmatique. Faites vos courses quand vous n’avez pas faim. Être affamé augmente significativement les achats impulsifs.
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