Vacances sous pression : un luxe qui se planifie comme un crédit

Pas moins de 83 % des Belges comptent voyager en 2025. Pour un tiers d’entre eux, ces vacances représentent un effort financier important. Alors que l’inflation fragilise les portefeuilles, les vacances se transforment en achat réfléchi, voire en un « luxe accessible », réservé à ceux qui savent anticiper ou accepter de rogner ailleurs dans leurs dépenses.
83% des Belges déclarent qu’ils ont déjà été en vacances, ont réservé ou comptent partir en 2025, en Belgique, ou à l’étranger, selon le dernier Baromètre des vacances de Touring. 72 % envisagent un séjour à l’étranger, 36 % un séjour en Belgique alors que 17 % ne comptent pas partir du tout. 53 % déclarent que les dépenses de vacances sont prévues dans leur budget familial et ne posent pas de problème majeur.
Budget insuffisant
Cependant, partir en vacances n’est pas une évidence pour tous. Près d’un tiers des Belges estiment que leur budget vacances est un poste difficile à financer. Ils doivent s’y prendre à l’avance, rogner sur d’autres postes, ou renoncer à certaines options. Une proportion comparable de répondants (29 %) explique d’ailleurs ne pas partir cette année à cause de dépenses prioritaires. 38 % invoquent un budget familial insuffisant pour se le permettre chaque année, rapporte Touring. Les vacances sont devenues un choix de consommation à part entière, que l’on prépare comme un achat important. On le budgétise, on le planifie, et parfois même, on le fractionne.
Pour une famille moyenne, l’étude révèle que 44% ne dépasseront pas 1000 euros de dépenses en logement lors de leur séjour principal à l’étranger. Seuls 18 % dépenseront plus de 2000 euros, soit une minorité. Si le nombre de voyages reste relativement stable, leur nature change : séjours plus courts, destinations plus proches, recherche active de prix bas.
L’importance de la variable prix se confirme aussi. Pour une personne sur deux, c’est le critère n°1 dans le choix de la destination. Un chiffre qui dépasse même celui des attraits touristiques sur place. La destination se choisit selon ce qu’on peut s’offrir, avant ce que l’on souhaite découvrir.
Un luxe démocratisé mais sous tension
Face à cette pression budgétaire, les comportements s’ajustent. 38 % réservent directement auprès des hébergements. 35 % passent par des sites spécialisés où les comparateurs jouent à plein. Les agences de voyages traditionnelles reculent, sauf pour certaines cibles à la recherche de sécurité ou d’assistance.
Le recours aux offres promotionnelles, aux packages tout compris ou aux paiements échelonnés proposés par certaines plateformes devient un levier pour concrétiser un rêve qui, autrement, resterait inaccessible.
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Pour les moins de 35 ans, partir à l’étranger reste prioritaire, mais avec des moyens plus restreints. À l’inverse, les seniors, souvent plus confortables financièrement, partent moins souvent mais pour plus longtemps. Enfin, le clivage régional est marqué : les Wallons, plus souvent contraints de rester au pays, sont aussi ceux qui évoquent le plus l’aspect financier comme frein à leurs envies d’évasion.
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