L’association de défense des consommateurs Testachats et sa fédération Euroconsumers ont déposé plainte auprès de la Commission européenne contre la pratique des “Platinum Tickets” mise en place par la plateforme Ticketmaster, ont annoncé vendredi les deux associations. Testachats dénonce une offre trompeuse et l’utilisation abusive de la tarification dynamique, avec des billets proposés jusqu’à sept fois plus cher pour des concerts très demandés.
Selon l’association, ces tickets ne seraient pourtant que des billets standards, dont le prix est ajusté en temps réel en fonction de la demande. Les prix peuvent donc rapidement flamber, sans que les consommateurs aient la moindre idée des critères de calcul. Ticketmaster vend par exemple des billets classiques pour le concert du rappeur portoricain Bad Bunny, le 22 juillet prochain au stade Roi Baudouin. Les offres vont de 68 à 143 euros pour les places les plus proches de la scène. Des “Platinum Tickets” sont également proposés, jusqu’à 469 euros.
D’après Testachats, Ticketmaster laisse faussement penser qu’un billet “Platinum” offre une expérience ou un avantage particulier. Or, rien ne prouve que ces billets donnent réellement accès aux meilleures places disponibles. “Nous avons demandé à Ticketmaster de rendre sa politique tarifaire plus transparente, de renommer ces billets et de mettre en place un mécanisme de plafonnement des hausses de prix induites par la tarification dynamique”, a expliqué Julie Frère, porte-parole de Testachats.
Les abus de la tarification dynamique
L’action menée par Testachats et Euroconsumers s’inscrit dans une campagne plus large contre les abus liés à la tarification dynamique. L’association belge réclame l’interdiction de cette pratique pour les événements culturels et sportifs. “La tarification dynamique pourrait présenter des avantages pour les consommateurs, en particulier dans un marché concurrentiel. Mais lorsqu’il n’y a pas de concurrence réelle, elle devient une machine à gonfler artificiellement les prix, au détriment exclusif des consommateurs”, a conclu Julie Frère.