Soldes trompeurs: seulement un prix barré sur 10 est une vraie promotion selon une étude

Photo d'illustration © Getty images

Une association de consommateurs a décidé de porter plainte contre huit plateformes en ligne, dont Amazon, ASOS, Cdiscount, Veepee et Zalando.

Alors que les soldes d’été débuteront le 1er juillet prochain, une association de consommateurs française – l’UFC-Que choisir – a décidé de porter plainte contre huit des plus gros sites de commerce en ligne pour pratiques commerciales trompeuses

Dans la foulée, l’association a publié un rapport d’une vingtaine de pages intitulé “Prix de référence trompeurs: des fausses bonnes affaires à tout prix”. Un rapport écrit suite à l’entrée en vigueur l’an passé de la directive européenne “Omnibus” instaurant un nouveau cadre sur la réduction des prix. Celui-ci oblige les vendeurs, quand ils baissent les prix, d’afficher également les anciens prix. C’est pourquoi vous voyez désormais systématiquement, sur un produit en solde, un prix barré à côté du nouveau prix.

Photo d’illustration d’un prix barré. Crédit photo : Getty image

Sauf que l’UFC-Que Choisir affirme que des professionnels contournent cette législation et dupent les consommateurs à travers ce qu’ils appellent désormais des “prix de comparaison”. Ils font ainsi miroiter de belles affaires qui ne le sont pas réellement.

L’UFC-Que Choisir a ainsi déposé plainte contre Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee, et Zalando auprès du Procureur de la République de Paris. Parallèlement, l’association a saisi la Commission européenne pour l’alerter sur les dérives liées à la directive “Omnibus”.  

Expressions vagues et graphisme trompeur

Dans son étude, l’UFC-Que Choisir a collecté un échantillon de plus de 6 500 annonces portant un prix barré sur les huit sites de commerce en ligne cités plus haut. Les résultats montrent ainsi que seulement 3,4% de ces annonces correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs, conformément à la directive “Omnibus”. C’est-à-dire que le prix de référence affiché n’est en réalité pas le plus bas pratiqué par la marque au cours des trente derniers jours précédant l’application de la réduction de prix.

L’association de consommateurs révèle que dans la quasi-totalité des cas, les plateformes en ligne contournent la réglementation en affichant des promotions reposant non pas sur des réductions de prix sur les trente derniers jours, mais sur le concept de prix “de comparaison”

Concrètement, pour se faire, les enseignes choisissent librement un prix de référence avec lequel comparer leur produit, de manière à présenter leur offre comme une affaire à ne pas manquer. Par exemple, la marque, au lieu d’afficher comme prix barré l’ancien prix du produit avant la réduction, va mettre comme prix barré le prix du même produit chez un concurrent. En d’autre termes, le prix affiché du produit comme une réduction va en réalité être un prix de comparaison avec un concurrent et non une réelle baisse du prix initial. 

L’UFC-Que choisir pointe aussi du doigt la multiplication d’expressions vagues et inintelligibles pour le consommateur comme “Prix de vente conseillé”, “À l’origine”, “Ancien prix”, “Prix moyen sur la marketplace”, “Prix moyen sur les sites concurrents”, “Prix renseigné par le vendeur”. Elle dénonce également la généralisation du graphisme visuel habituellement réservé aux soldes qui empêche les consommateurs d’identifier les vraies promotions. Par exemple, un prix écrit en gros caractère rouge avec un point d’exclamation peut insinuer une promotion sans l’être en réalité. A voir maintenant ce que donnera cette plainte.

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