Les médicaments sans ordonnance 5 fois plus chers en Belgique qu’aux Pays-Bas : « Il faut ouvrir le marché »
Les médicaments vendus librement tels que le paracétamol sont au moins cinq fois plus chers en Belgique qu’aux Pays-Bas, où ils sont également vendus dans les drogueries et les supermarchés. Une situation inacceptable pour quatre Belges sur cinq, selon une étude.
Les médicaments vendus sans ordonnance sont beaucoup plus chers en Belgique que chez nos voisins néerlandais. Une grande majorité (70 %) de Belges estiment que ces médicaments sont vendus à des prix trop élevés chez nous, selon une enquête menée par IPSOS auprès de 1.000 d’entre eux, à la demande de la chaîne de drogueries Kruidvat. Une personne sur trois, surtout les moins de 30 ans, déclare même avoir différé l’achat de médicaments ces six derniers mois, par manque de moyens financiers.
Le paracétamol, cinq fois plus cher
Si la vente de médicaments sans ordonnance n’est autorisée qu’en pharmacie en Belgique, les drogueries et les supermarchés sont également habilités à les commercialiser aux Pays-Bas, avec souvent une différence de prix significative à la clé. C’est notamment le cas du paracétamol. Ce médicament générique est ainsi jusqu’à cinq fois plus cher en Belgique qu’une version comparable aux Pays-Bas.
Cet écart est inacceptable pour quatre Belges sur cinq. La moitié d’entre eux estiment également qu’il n’est pas normal que les médicaments délivrés sans ordonnance en Belgique ne puissent être vendus qu’en pharmacie. Deux tiers sont convaincus que le prix de ces médicaments baisserait s’ils étaient aussi disponibles dans les drogueries ou les supermarchés.
Ouvrir le marché de manière responsable
« Aux Pays-Bas, la grande majorité des ventes de médicaments en automédication passe par les chaînes de drogueries », explique Bert Verhoef, Managing Director Kruidvat Belgium, par voie de communiqué. « Les prix baisseraient de manière significative si nous pouvions le faire en Belgique aussi. Notre étude montre que 80 % des Belges souhaitent que les autorités interviennent pour contrer les prix élevés. Nous y voyons une opportunité pour le gouvernement belge. L’ouverture du marché, de manière responsable, rendrait les soins de santé en Belgique plus abordables et plus accessibles. C’est plus important que jamais en période d’inflation. »
Une des préoccupations liées à l’ouverture du marché en Belgique est le besoin de conseils pour une automédication responsable. Une préoccupation qui pourrait être apaisée par la formation adéquate des personnes habilitées à vendre ce genre d’anti douleurs dans les drogueries et les supermarchés, en distillant leurs bons conseils. Dans le besoin, les vendeurs devraient aussi pouvoir réorienter le client vers un médecin généraliste. Aux Pays-Bas, où la vente de paracétamol est libre, seul un nombre maximal de doses par produit peut y être délivré.
Le paracétamol est un analgésique fréquemment utilisé en Belgique aussi, selon l’enquête de Kruidvat. Plus de la moitié des Belges déclarent en utiliser au moins une fois par mois et un cinquième, chaque semaine. Par ailleurs, l’enquête IPSOS révèle qu’à peine la moitié des personnes interrogées déclarent toujours recevoir des conseils lorsqu’elles achètent des médicaments sans ordonnance en pharmacie.
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