Le marché musical européen connait une croissance record, mais un retard persistant dans le streaming par abonnement

Les revenus de la musique enregistrée dans l’Union européenne ont atteint 5,7 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 9,1 % par rapport à l’année précédente, selon le deuxième rapport annuel Music in the EU publié lundi par l’IFPI, la Fédération internationale de l’industrie phonographique. Parmi les principaux constats, il apparaît toutefois que le taux de pénétration des abonnés au streaming dans l’UE reste bien inférieur à celui d’autres marchés leaders.

La croissance des revenus de l’industrie musicale européenne a été plus de deux fois supérieure à celle des États-Unis et a même dépassé la croissance combinée observée aux États-Unis, en Chine et au Brésil. Cette dynamique est portée par une forte augmentation du nombre d’abonnés et par la hausse des prix appliqués par les plateformes de streaming.

En Belgique, la progression a atteint 7,3 %.

Streaming payant, un moteur de croissance

Le streaming payant demeure le principal moteur de croissance, représentant 77,4 % de l’augmentation totale des revenus. Le streaming par abonnement a généré 364 millions d’euros, auxquels se sont ajoutés 56 millions issus du streaming financé par la publicité.

   Dans le même temps, les artistes nationaux des pays membres de l’UE connaissent un fort succès commercial, apparaissant plus souvent en moyenne dans les classements annuels top 10 de leur propre pays que la moyenne mondiale.

   D’après l’IFPI, ce succès repose sur l’investissement soutenu des maisons de disques, qui ont injecté au total environ 7,5 milliards d’euros à l’échelle mondiale dans la recherche et la découverte de nouveaux artistes et le marketing l’an dernier.

   L’UE représente désormais plus d’un cinquième des revenus mondiaux de la musique enregistrée.

   Il existe toutefois un potentiel de croissance supplémentaire. Même si le marché musical de l’UE performe bien, le taux de pénétration des abonnés au streaming y est beaucoup plus faible que celui d’autres marchés leaders. Il n’est que de 25% contre 46% au Royaume-Uni et 52% aux Etats-Unis.

   Pour rendre le succès de la musique enregistrée européenne durable à long terme, les dirigeants de l’industrie musicale appellent l’UE à prendre des mesures “décisives” en reconnaissant le travail “vital” de la musique, en soutenant un marché concurrentiel pour la musique en Europe et en s’assurant que l’IA et la créativité “grandissent et prospèrent ensemble”. Ils invitent également les autorités à protéger la musique des artistes et à promouvoir un droit d’auteur “fort” en Europe et à l’étranger.

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