Le lait wallon n’est pas facile à reconnaître
Les consommateurs francophones en Belgique aimeraient boir du lait wallon, mais celui-ci n’est pas toujours facile à identifier. Ainsi près de la moitié des consommateurs (46%) ne sont pas certains que les produits laitiers qu’ils consomment proviennent de Wallonie.
Moins de quatre consommateurs francophones sur dix en Belgique (39%) optent désormais pour des produits laitiers provenant de Wallonie, ce qui représente une chute significative par rapport à 2019 (53%). C’est ce que révèle le dernier baromètre de consommation du lait et des produits laitiers publié lundi par l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-W).
Le lait semble toujours avoir la cote puisque trois Belges francophones sur quatre en ont consommé au cours des trois derniers mois, note l’Apaq-W. Ainsi, 80% boivent du lait ou une boisson lactée au moins une fois par semaine. Des chiffres stables par rapport à 2021. Le fromage figure, lui, à la première place du classement des produits laitiers: 88% du millier de répondants en ont consommé au cours des trois derniers mois.
La perception de l’élevage laitier des consommateurs sondés est, elle, en nette progression depuis 2019 puisque près de sept personnes sur dix l’évaluent positivement (+ 9 points). Un même pourcentage pense qu’il est nécessaire de préserver un élevage local. Pourtant, moins de quatre consommateurs sur 10 (39%) déclarent choisir des produits laitiers wallons, une baisse significative par rapport à 2019 (53%). Les fromages et les beurres wallons sont les plus affectés par cette tendance à la baisse. Un marché important reste donc à conquérir, estime l’Agence wallonne.
D’ailleurs, selon le baromètre, près d’un consommateur sur deux (46%) ne sait pas si les produits laitiers qu’il consomme sont wallons. Parmi les raisons évoquées pour expliquer ce phénomène, la majorité (34%) indique ne pas prêter attention à l’origine des produits laitiers et ne pas les remarquer en grande surface. En revanche, 84% des personnes qui ne consomment pas de produits laitiers wallons se disent ouvertes à le faire à l’avenir.
“C’est très interpellant et, en même temps, peu surprenant”, commente Philippe Mattart, le directeur général de l’Apaq-W. “Le consommateur reçoit énormément d’informations au quotidien et n’a pas forcément le temps ni l’envie de tout décrypter. À cela s’ajoutent les préoccupations sociétales, telles que l’environnement et le bien-être animal. Nous souhaitons apporter des réponses claires et accessibles à chacun, afin que les choix de consommation puissent être éclairés et se faire en toute conscience.”
Au travers d’une campagne de sensibilisation (“Notre lait à nous”) débutant ce lundi, l’Apaq-W va donc lancer un appel à consommer local. L’Agence souhaite aussi promouvoir, par ce biais, les efforts fournis par la filière en matière de durabilité. Chaque année, 1.250 millions de litres de lait sont produits dans les contrées wallonnes, ce qui y fait vivre plus de 3.900 éleveurs. La production laitière représente 25% de la production agricole au sud du pays, tandis que le chiffre d’affaires pour les entreprises de collecte de lait wallonnes s’élève à 526 millions d’euros.