La promotion «2+3 gratuits » est-elle vraiment intéressante ?

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Le Belge serait très friand de promos. Ça tombe bien, il en fleurit un peu partout en ce moment. Mais comme rien n’est jamais gratuit dans ce monde, que cache les promotions du genre 2+3 gratuits?

Les possibilités de promotions sur certains produits sont larges et variées. Cela va du 1+1 gratuit (soit une offre conjointe de 2 pour le prix de 1), d’une réduction si on achète un deuxième produit ou plusieurs produits sur une même marque (ce qu’on appelle une offre conditionnelle; par exemple un deuxième produit à 50%), ou encore des actions via sa carte de membre. En ce moment des magasins comme Carrefour, par exemple, proposent des promos 2+3 gratuits. Soit vous obtenez cinq produits pour le prix de deux. Mais Carrefour n’est pas la seule chaîne de supermarchés à proposer ce genre d’offres pour attirer les clients. C’est même une astuce relativement répandue.

Sont-elles vraiment si avantageuses ?

La plupart du temps ces offres sont effectivement intéressantes et peuvent être avantageuses si l’on souhaite faire des réserves. Les produits de ménages ou les lessives sont très souvent en promotion et cela vaut la peine d’attendre ce genre de promotion (voir plus bas). Car même en ligne, il est difficile de trouver des offres équivalentes. Les prix en ligne sont d’ailleurs souvent beaucoup plus élevés que ceux des supermarchés traditionnels pour ce genre de produit.

Comme rien n’est jamais gratuit, qui paye ?

Les supermarchés disposent souvent d’une très mince marge bénéficiaire, du coup ce sont souvent les fabricants qui financent ces promotions. Et donc cela ne doit rien au hasard que de telles promos concernent souvent les grandes marques. Elles disposent de budgets importants pour de telles opérations. Si ce genre de promo attire les consommateurs dans les supermarchés, elle met aussi en avant la marque. Elle lui offre aussi en passant des parts de marché supplémentaires puisque chaque produit vendu signifie souvent un de moins pour les marques concurrentes. Peu sont ceux qui vont encore acheter une autre marque de poudre à lessiver après avoir refait son stock pour plusieurs mois.

Le succès du 1 + 1 gratuit

Selon une étude de l’application mobile Shopmium, avec l’inflation et les prix à la hausse ce serait pas moins de 76 % des consommateurs qui seraient « davantage qu’auparavant, à la recherche d’offres promotionnelles et de réductions». Un résultat cependant à nuancer. La réalité c’est que l’appétit des Belges pour la promo est constant. Et la forme de promotion qui ravirait tous les cœurs des consommateurs est la promo 1+ 1 gratuit. La clé de cette promo serait la simplicité. Pas besoin de calcul compliqué pour la comprendre, ni de lire les petites lignes. Quoique (voir encadré).

Celle-ci serait particulièrement tentante pour certaines catégories de produits de consommation comme les boisons, l’épicerie (pâtes, riz, chips, sauces, huiles, épices…) les produits de soins corporels ( savon, shampoing, déo,…) ou encore d’entretiens (produits ménagers, papier toilette …) ou dédiés aux animaux de compagnies comme chien et chat. La raison n’est pas très difficile à comprendre puisque ce sont aussi des produits qui ne périment pas rapidement et qui sont relativement facile à stocker (quand on dispose d’un minimum d’espace). Cependant, devant son succès, ce genre de promo s’étend aussi désormais à des produits frais comme des légumes ou de la viande.

On ne peut pas vendre à perte

Notons qu’une promo 1+2 gratuits comme l’a encore Albert Heijn mi septembre, ou encore davantage, est déjà potentiellement non légale puisqu’en Belgique il est interdit de vendre à perte. Cette interdiction de vendre à perte ne s’applique néanmoins pas pour les produits périssables, pendant les soldes ou encore en cas de liquidation totale ou de produits endommagés. Enfin, lorsqu’une entreprise annonce une réduction de prix au consommateur, elle doit aussi indiquer au prix de vente le prix antérieur appliqué au cours des 30 jours précédant l’application de la réduction de prix. Si pour les promotions relatives aux denrées périssables les entreprises ne sont pas tenues d’indiquer un prix de référence, l’interdiction de pratiques commerciales déloyales demeure, précise encore le site du SPF finance.

Cinq astuces pour ne pas être piégé par une promo

1. Se méfier des lots et paquets « famille »

Avant de se laisser tenter par les sirènes des prix qui semblent ultra attractifs, la première règle est de vérifier le prix unitaire. Selon Test-Achats, cela reste le meilleur indicateur. Il est ainsi tout à fait possible qu’un paquet « standard » soit moins cher ailleurs par la magie de la concurrence. Pour vos produits de consommation habituels, noter ou connaître le prix au litre ou à la pièce permet de se faire une réelle idée de l’économie.

2. S’attendre à une rupture de stock

En cas de promo vraiment attirante, le produit objet de toutes les convoitises est souvent déjà plus en rayon dès le premier jour. S’il est mentionné selon les stocks disponibles, la chance n’en est que plus grande de s’être bougé pour rien et qu’il est impossible de commander le dit produit en ligne par exemple.

3. Se méfier de la « shrinkflation » et de la promo permanente

La shrinkflation signifie que de la quantité du produit a diminué, mais le prix est le même qu’avant. Il y a aussi des produits ou des marques qui semblent ou même sont en promos permanentes. Ce qui n’est du coup plus vraiment une promo. C’est particulièrement le cas pour les produits de lessives ou ménagers.

4. La promo est parfois trop subtile

En tête de gondole ou en rayon, il n’est pas toujours très clair sur quels produits porte la promotion. Certaines bénéficiant de la remise, alors que d’autres non. Par exemple, la promo ne marche que sur certains formats comme les bouteilles d’un litre, mais pas sur celles de 1.5 litre; ou encore sur un seul parfum de shampoing, mais pas sur tous.

5. Une trop grande quantité

Pour obtenir la promo, on doit parfois acheter un gros conditionnement ou en masse. Mais qu’est-ce qu’on va faire, par exemple, avec 6 bidons de produits-lessive, 2 litres de shampoing à la vanille ou encore dix paquets des mêmes pâtes ?  Il faut de l’espace pour stocker tout cela et une certaine discipline pour en venir à bout. Ce qui fait, qu’in fine, ce genre de produits ne sont pas utilisés et finissent à la poubelle. De quoi sérieusement plomber l’économie réalisée.

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