La malbouffe au centre de la stratégie des supermarchés
L’environnement alimentaire des supermarchés est généralement malsain, avec de grandes différences entre les chaînes, selon une étude de Sciensano, l’institut belge de la santé. Les promotions sont également davantage ciblées sur ces produits et encouragent les choix alimentaires malsains.
Du sucre, du sucre et encore du sucre, c’est en substance ce qui compose les rayons des supermarchés, selon une étude de l’institut de santé belge Sciensano publiée dans la revue médicale scientifique BMC qui note que les supermarchés présentent une offre excédentaire d’aliments malsains.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 59 % des adultes vivent actuellement en surpoids ou en obésité dans la région européenne. Jusqu’à présent, les politiques environnementales alimentaires se sont principalement concentrées sur la reformulation des aliments, les politiques fiscales (par exemple, la taxation des boissons sucrées) ou encore l’étiquetage des emballages et l’amélioration de l’environnement alimentaire dans les écoles.
Promotions ciblées
Cependant, l’environnement alimentaire des supermarchés influence le comportement d’achat et constitue un cadre clé pour d’éventuelles interventions de santé publique. “Malgré les engagements des détaillants, les consommateurs sont incités à acheter des aliments malsains plutôt que sains”, explique l’institut belge de la santé qui a examiné l’offre de 55 supermarchés des grandes chaines présentes en Belgique.
L’étude a ainsi mesuré la disponibilité d’aliments sains dans les enseignes Delhaize, Carrefour, Colruyt, Aldi et Lidl, et établi un rapport entre l’espace linéaire réservés aux aliments sains et malsains. Résultat, pour 3,6 mètres d’aliments sains, 10 mètres étaient consacrés à des produits malsains.
Non seulement, ces produits font l’objet de promotions plus importantes mais ils sont également exposés de manière plus visible dans les magasins. Parmi tous les aliments disponibles, 97,5 % étaient ultra-transformés aux caisses, tandis que 72,2 % et 58,5 % étaient ultra-transformés aux extrémités avant et arrière des allées, respectivement.
Disparités entre les chaines
L’étude note des disparités importantes entre les chaines de supermarchés. Par exemple, les discounters Aldi et Lidl, ainsi que Colruyt, affichent le meilleur rapport global entre la longueur cumulée des rayons sains et celle des rayons malsains. Chez Colruyt, le score favorable semble s’expliquer en partie par l’absence de produits aux caisses.
Corrigé en fonction de la taille du supermarché, Carrefour et Colruyt offrent la longueur linéaire cumulée totale la plus élevée pour les fruits et légumes frais et surgelés, alors qu’elle est la plus faible pour le discounter Aldi.
“En raison de leur rôle central dans le paysage alimentaire belge, l’environnement alimentaire en magasin présente une opportunité majeure d’influencer les choix alimentaires d’une partie importante de la population”, analyse l’étude.
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