Cora : chronique d’une fin annoncée

Ce n’est une surprise pour personne : les magasins Cora en Belgique ferment leurs portes. Début 2026, Mitiska REIM reprendra l’immobilier, mais la chaîne disparaîtra. L’information a été partagée lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire.

L’enseigne Cora a annoncé vouloir cesser l’activité de ses hypermarchés en Belgique, ainsi que ses services de support, d’ici 2026. La nouvelle ne surprendra personne tant sur la situation des hypermarchés belges Cora se dégradaient.

En Belgique, la maison mère, le groupe Louis Delhaize, s’est délestée de toutes ses autres enseignes (Delitraiteur à Colruyt, Match/Smatch en majeure partie à Colruyt avec quelques magasins à d’autres enseignes, Louis Delhaize à Delhaize). À l’étranger, la tendance est la même puisque les magasins ont été cédés à Carrefour en France et en Roumanie et à Leclerc au Luxembourg. 

Bien que Louis Delhaize ait procédé à une nouvelle injection de capital de 30 millions d’euros fin 2024 pour donner un peu d’air à Cora, le groupe a continué à chercher un ou plusieurs repreneurs de la grande distribution, mais aucun d’entre eux ne s’est montré intéressé, du moins dans les conditions actuelles du marché. “Depuis plusieurs années, la grande distribution fait face à de nombreux défis et s’est heurtée à la montée en puissance de plusieurs phénomènes conjoncturels et structurels”a expliqué l’entreprise dans un communiqué.

Un modèle dépassé

Cette situation s’explique par la fin de l’avènement des hypermarchés en tant que modèle commercial. L’hypermarché, qui a autrefois révolutionné les habitudes de consommation, n’attire plus le consommateur. Il y a une trentaine d’années, l’attrait de Cora (et de ses copies) résidait dans la proposition d’une offre sous un même toit: des produits alimentaires aux vêtements, en passant par l’électroménager, les ustensiles de cuisine et les accessoires pour animaux.

“Le modèle est complètement dépassé tant au niveau social, qu’économique et financier”, explique Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. Plusieurs raisons expliquent ce déclin, notamment l’arrivée des magasins spécialisés et qui ont poussé le non alimentaire hors des rayons, mais aussi l’e-commerce qui grandit de plus en plus. Pourtant, c’est surtout la recherche de proximité de la part du consommateur qui pèse sur ce modèle.

Reprise de l’immobilier

“Pour faire face à l’érosion du pouvoir d’achat, les consommateurs adoptent une approche plus vigilante en matière de dépenses et s’orientent vers des enseignes discount, en particulier dans le secteur non-alimentaire. La montée en puissance du commerce en ligne impacte également considérablement les parts de marché de la grande distribution, de même que les consommateurs sont aussi de plus en plus nombreux à se rendre dans des magasins de proximité et spécialisés”, ajoute l’enseigne, qui affirme également que la concurrence avec les pays limitrophes n’aide pas.

Les biens immobiliers sont vendus par l’actionnaire Galimmo à Mitiska REIM. L’objectif est de subdiviser les magasins en unités plus petites destinées à la location. Cela permettra aux centres commerciaux de poursuivre leurs activités.

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