Cent-vingt médicaments génériques disparaissent chaque année
Au cours de ces cinq dernières années, 604 médicaments de base abordables ont disparu parce qu’ils ne sont plus rentables, soit environ 120 par an, selon Medaxes.
L’association belge qui regroupe les sociétés de médicaments génériques entend, dans un communiqué diffusé mercredi, “tirer la sonnette d’alarme”. À ses yeux, cette situation est imputable aux “mesures d’économies du gouvernement, combinées à la hausse des coûts.”
Actuellement, le gouvernement belge prévoit un budget annuel de 5,5 milliards d’euros pour le remboursement des médicaments via l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami). Selon Medaxes, seuls 40% de ce montant sont alloués aux médicaments génériques, alors qu’ils offrent “des solutions pour 97 % des pathologies”. “C’est trop peu pour continuer à produire de manière rentable tous ces médicaments”, constate l’association. Cela entraîne dès lors l’arrêt de la production de certains génériques.
Des doses 10% plus cher
“Depuis la disparition de ces centaines de médicaments, le contribuable, et donc le patient, paie les alternatives comparables environ 10 % plus cher par dose“, assure Jasmien Coenen, Managing Director de Medaxes. “Autrement dit, le gouvernement met en place des mesures ‘d’économie’ pour pouvoir s’acquitter de la facture des médicaments des Belges, mais, au final, ces mesures d’économie entrainent plus de dépenses.”
Medaxes demande aux autorités fédérales, et donc aux négociateurs du prochain accord de gouvernement, de prévoir à l’avenir “deux enveloppes différentes” et de ne plus couvrir le financement du remboursement des médicaments de base et des nouveaux médicaments protégés par un brevet par le même budget.
“Que les choses soient claires : nous ne sommes pas contre la rétribution de l’innovation. Elle est évidemment vitale pour l’évolution de nos soins de santé. Mais nous devons veiller à ce que les patients n’en soient pas les dupes à long terme, à cause de la disparition du marché de leur traitement habituel”, conclut Mme Coenen.
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