Après la shrinkflation, voici la stretchflation… la nouvelle technique des industriels pour vous faire payer plus
Les industriels ont développé une nouvelle technique pour augmenter leur prix. Après la shrinkflation et la cheapflation, voici la stretchflation.
Les industriels ne manquent pas de créativité pour vendre plus cher tout en réduisant, soit la quantité de produits, soit la quantité d’ingrédients de qualité. Dans le cas de la stretchflation, contraction de l’anglais strech (étirer) et du mot inflation, il s’agit d’augmenter le poids d’un produit et lui appliquer une hausse de prix de manière significative.
Pour illustrer cette méthode, le journaliste français spécialisé en consommation Olivier Dauvers a pris l’exemple des boîtes de crackers Monaco à l’emmental de la marque Belin. Le format est passé de 100 à 110 grammes, soit une hausse de 10%. Le prix, lui, a flambé de 1 euro à 1,29 euro, soit une augmentation de 29%. Le tarif au kilo est mécaniquement passé de 10 à 11,70 euros, soit une hausse de 17%.
Nouvelle législation
Contrairement à la shrinkflation, dont l’objectif était de diminuer la quantité de produits pour le vendre au même prix (ce qui rendait le prix au kilo plus important), la stretchflation prend donc le contrepied toujours dans l’optique de rendre le poids au kilo plus cher.
Si les industriels ont modifié leur manière d’opérer, c’est en raison d’une nouvelle législation entrée en vigueur depuis le 1er juillet. En France, les supermarchés de plus de 400m² doivent épingler les articles concernés par la shrinkflation afin d’attirer l’attention du consommateur. Ce qui n’est pas le cas avec la stretchflation.
Optimisation du packaging
Contacté par Le Figaro, le groupe Mondelez, qui commercialise la marque Belin, objecte en assurant que le nouveau packaging « permet de réduire l’espace vide et de garantir plus de générosité, de partage et de convivialité autour de nos crackers » et ce, en augmentant « la quantité des crackers » et « sans modifier les dimensions des paquets actuels ». Le groupe agroalimentaire américain pointe aussi la responsabilité du distributeur, qui « conserve la liberté de fixer ses prix de vente », et ajoute que « cette évolution des formats » permet « à la marque de mieux structurer son offre et de revaloriser son positionnement, tout en restant accessible ».
Ces pratiques ne sont pas neuves, mais elles se sont multipliées dans le contexte d’inflation globale. Citons par exemple la cheapflation qui consiste à augmenter le prix tout en réduisant, voire en supprimant les ingrédients de qualité, ou encore de la greedflation, cette pratique, dont le nom est tiré du mot anglais “greed” qui signifie “avidité”, concerne les industriels qui augmentent leur prix sans justifier de véritables hausses de coût de production et qui prétextent simplement l’inflation globale.
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