Comment éviter de dépenser trop dans les jeux vidéo: conseils pratiques
Les jeux vidéo sont un secteur en pleine expansion, mais ils cachent aussi des pièges financiers pour les consommateurs, notamment à travers les achats intégrés et les monnaies virtuelles. Comment éviter de tomber dans ces dépenses cachées ? Voici nos conseils pratiques.
Les jeux vidéo sont devenus un divertissement central pour des millions d’enfants et d’adolescents dans le monde, y compris en Belgique. On estime que plus de la moitié des consommateurs européens s’adonnent aux jeux vidéo. Chez les jeunes adolescents de 11 à 14 ans, ce serait 84 % d’entre eux qui pratiquent ce loisir.
Cependant, le modèle économique des jeux a évolué, rendant plus complexe la gestion des dépenses liées à cette activité. De plus en plus de jeux, notamment sur mobile, adoptent un modèle « free-to-play » ou « freemium », où le téléchargement est gratuit, mais des achats intégrés sont souvent nécessaires pour accéder à des options supplémentaires. Ces achats peuvent rapidement faire grimper les coûts, surtout chez les jeunes joueurs, souvent peu conscients de la valeur de l’argent virtuel qu’ils dépensent.
Les monnaies virtuelles : un modèle lucratif, mais potentiellement trompeur
De nombreux jeux populaires comme Fortnite, Roblox, Clash of Clans ou encore Minecraft utilisent des monnaies virtuelles spécifiques (par exemple, les V-bucks dans Fortnite ou les Robux dans Roblox). Ces monnaies permettent aux joueurs d’acquérir des objets, des armes ou d’autres améliorations pour personnaliser leurs personnages ou progresser plus rapidement dans le jeu. Bien que cela puisse améliorer l’expérience de jeu, cette pratique pose un problème de transparence pour les consommateurs.
Selon une étude menée par Testachats, le problème des monnaies virtuelles réside dans leur opacité : le coût réel des articles achetés dans le jeu est souvent dissimulé, ce qui peut encourager les joueurs, notamment les jeunes, à dépenser bien plus qu’ils ne le pensent. Ce tour de passe-passe est au cœur de la plainte déposée la semaine dernière par des associations de consommateurs européennes, qui demandent que les éditeurs de jeux vidéo comme Epic Games ou Electronic Arts affichent clairement les coûts en argent réel, plutôt que d’utiliser des systèmes de monnaie virtuelle difficiles à évaluer. Les associations de consommateur demandent aussi que les pratiques commerciales déloyales, comme les « loot boxes » (coffres de récompenses aléatoires), soient mieux encadrées.
Le piège des achats intégrés
Un autre aspect particulièrement piégeux pour le porte-monnaie est les achats intégrés. Leur essor dans les jeux vidéo a radicalement transformé le modèle économique de l’industrie. Ainsi, en 2020, ces achats ont généré plus de 50 milliards de dollars dans le monde (environ 46 milliards d’euros), représentant un quart des recettes totales du marché des jeux vidéo.
Si ces microtransactions sont une source majeure de revenus pour les éditeurs, elles peuvent être particulièrement frustrantes pour les consommateurs, qui se retrouvent parfois à dépenser sans vraiment s’en rendre compte.
La bonne nouvelle c’est que – tant pour la monnaie virtuelle que pour les achats intégrés – il existe des astuces pour éviter une facture salée. Des stratégies simples qui permettent de se protéger soi-même ou ses enfants contre les risques de dépenses incontrôlées.
Conseils pratiques pour éviter les dépenses excessives dans les jeux vidéo
Désactiver ou limiter les achats intégrés :
La première étape pour éviter les dépenses imprévues est de désactiver les achats intégrés sur les appareils utilisés par les enfants. Sur Android, cela peut se faire dans les paramètres de la Play Store via la section “Achat vérification”. Sur iPhone, rendez-vous dans les paramètres “Media et achats” pour bloquer ou restreindre les achats non autorisés. En empêchant les achats instantanés, vous limitez grandement le risque de dépenses accidentelles.
Privilégier des jeux payants sans microtransactions :
Si vous souhaitez vivre (ou offrir à vos enfants) une expérience de jeu plus transparente et sans surprise, privilégiez les jeux dont le coût est fixe et qui ne reposent pas sur un modèle freemium. Par exemple, des services comme Apple Arcade (7 € par mois) et Google Play Pass offrent un large éventail de jeux sans achats intégrés. Cela garantit une tranquillité d’esprit, car une fois le jeu acheté ou l’abonnement activé, aucun autre paiement n’est nécessaire pour progresser ou améliorer l’expérience.
Conseils spécifiques pour les parents :
Établir des règles claires avec vos enfants :
Comme souvent, une bonne communication est essentielle. Expliquez à vos enfants l’importance de la gestion de l’argent et établissez des règles claires concernant les achats dans les jeux vidéo. Selon la Video Games Federation Belgium (VGFB), 70 % des parents belges n’autorisent pas leurs enfants à faire des achats intégrés. Si vous décidez d’autoriser les achats, définissez un budget mensuel raisonnable (par exemple, 10 € maximum). Cela aide les enfants à prendre conscience des limites budgétaires et à ne pas céder à la tentation d’acheter des objets virtuels sans réflexion.
Utiliser les outils de contrôle parental disponibles :
La confiance n’exclut pas le contrôle. Selon une étude récente commandée par VGFB, les parents belges surveillent de près les dépenses de leurs enfants grâce aux outils de contrôle parental fournis par les plateformes de jeux vidéo. Ces outils permettent de bloquer ou limiter les achats dans le jeu, et de définir des restrictions en fonction de l’âge de l’enfant. Vous pouvez ainsi désactiver le (chat vocal) et/ou décider avec qui il peut jouer en ligne. Il est aussi possible de vérifier quand et a quoi il a joué.
Google Family Link et Apple temps d’écran sont deux exemples d’applications qui permettent de gérer les autorisations des enfants et de suivre leurs activités.
Utiliser des cartes cadeaux plutôt que des cartes bancaires :
Mieux vaut prévenir que guérir. Une solution efficace pour contrôler les dépenses est de remplacer les informations de carte de crédit par une carte cadeau d’un montant spécifique (par exemple, 25 € pour un mois). Cela permet de limiter les dépenses à la somme définie et d’éviter les mauvaises surprises sur les relevés bancaires. Cela aide également les enfants à gérer un budget fixe tout en jouant à leurs jeux préférés.
Trop tard ? Relisez les conditions de remboursement des éditeurs
Selon les nouvelles réglementations européennes proposées par les associations de consommateurs, les éditeurs de jeux vidéo devraient être plus transparents dans leurs pratiques de facturation. Dans les cas où des achats sont effectués sans autorisation parentale, certaines entreprises de jeux vidéo proposent des remboursements. Assurez-vous de connaître vos droits en matière de remboursement et consultez régulièrement les relevés d’achats dans les plateformes de jeux pour repérer toute dépense non autorisée. Histoire de repérer rapidement toute dérive.
Il est par contre illusoire et contre-productif de croire qu’il est possible de simplement les interdire tant les jeux vidéo représentent un loisir précieux pour de nombreux enfants et adolescents. En guise de consolation, sachez que les jeux vidéo n’ont pas que de mauvais côté. Ils offrent même des avantages reconnus. Selon l’étude VGFB, une majorité de parents belges reconnaissent que les jeux vidéo peuvent améliorer des compétences spécifiques chez les enfants, comme la créativité, les compétences sociales ou encore les aptitudes linguistiques, notamment en anglais.
Pour plus d’informations et de conseils sur une pratique saine des jeux vidéo, consultez jouezmalin.be ou les outils de contrôle parental proposés sur les principales plateformes .
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