La start-up belge Curvo veut attirer les jeunes dans le monde de l’investissement : “Pour résoudre la crise des pensions pour notre génération”
La start-up belge Curvo propose des produits d’investissement pour les jeunes : les fonds indiciels. Le co-fondateur s’inquiète pour les pensions des jeunes et leur conseille de prendre les choses en main eux-mêmes, en plaçant leur argent. La fintech étend ses activités et sera bientôt disponible dans un premier pays étranger. Portrait.
Thomas Ketchell, co-fondateur de Curvo, part du constat qu’une crise des pensions attend les jeunes d’aujourd’hui, les millenials et la Gen Z. “En Europe, il y a la culture que l’État finance les retraites”, décrit-il. Mais il y a de plus en plus de pression démographique, et les politiques ne résolvent pas le problème, en profondeur.
Il en tire la conclusion que les jeunes doivent eux-mêmes réfléchir à leur pension et investir pour s’assurer leur futur et pour résoudre cette crise future. “Avec Curvo, nous apportons un complément aux régimes de pension belges (qui sont bons mais pas suffisants)”, ajoute-t-il.
Fonds indiciels
Or, Ketchell sait qu’il est difficile de trouver soi-même des opportunités pour investir et de choisir des actions isolées, par exemple. Voire d’utiliser ou de comprendre les produits existants, comme ceux des grandes banques – “trop chères et de mauvaise qualité”, selon le jeune co-fondateur.
La start-up s’est donc tournée vers les fonds indiciels. “Un investissement facile et automatique, passif”, souligne-t-il. Il s’agit de portefeuilles qui regroupent une multitude d’actifs, comme des actions ou des obligations. Curvo en compte cinq, qui contiennent tous des actifs de 7.500 entreprises différentes. Le plus risqué d’entre eux est par exemple composé d’actions uniquement. Les autres contiennent des obligations, qui jouent un rôle de stabilisation : “un rendement plus faible mais moins de risques”, nous explique le co-fondateur.
Les portefeuilles portent le label ESG (“écologique”, “social”, “bonne gouvernance”). Les entreprises “qui détruisent la planète” ou nocives pour l’être humain en sont exclues, comme celles actives dans les énergies non renouvelables, l’alcool, le tabac, les jeux d’argent ou l’armement.
Grandir à l’internationale
La plateforme compte aujourd’hui 1.250 utilisateurs, qui ont collectivement déposé trois millions d’euros. Elle a été lancée en octobre 2021, soit juste avant l’année catastrophique pour les places boursières mondiales. Sur les six premiers mois de l’année, les choses vont mieux à la Bourse : l’Euro Stoxx 50 et le S&P 500 sont dans le vert de respectivement 13,5 et 14,5%. Les portefeuilles de Curvo remontent aussi la pente, avec un rendement situé entre 3,5 et 11%, depuis le jour de l’an. Ketchell constate ainsi que la confiance revient dans le monde de la finance, ainsi que l’envie de mettre de l’argent de côté. Un coup de pouce pour son entreprise, en termes d’utilisateurs.
Cette dernière en profite pour voir les choses en grand. Elle vient de boucler sa toute première levée de fonds, récoltant 500.000 euros auprès d’investisseurs. L’objectif : étendre ses activités à l’internationale. L’Italie est la première destination sur la liste et ses services y seront bientôt disponibles. “Nous sommes très contents, dans ce climat-ci, qui n’est pas facile pour les start-ups (inflation et hausse des taux d’intérêt, entre autres, NDLR) d’avoir la confiance des investisseurs”, se livre encore Thomas Ketchell.
Comment fonctionne Curvo ? “La manière la plus simple d’investir”, selon le co-fondateur. Il suffit de s’inscrire à l’application, via itsme. Il faut ensuite remplir un questionnaire pour évaluer quel portefeuille correspond le mieux, en fonction du risque. Puis, il faut verser de l’argent sur l’application, soit par des virements soit avec un plan mensuel. La grande majorité des utilisateurs suit d’ailleurs un plan mensuel. et verse, en moyenne, 177 euros tous les mois.
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