Célibataire en Belgique: la très mauvaise affaire
La nouvelle taxe de 100 euros sur l’électricité en Flandre l’illustre parfaitement: la vie est chère pour les célibataires. Vue d’ensemble.
D’après les chiffres de All1, l’association belge qui défend les intérêts des personnes vivant seules, il ressort qu’un ménage sur trois se compose aujourd’hui d’une seule personne. Ces ménages ont du mal à supporter les charges financières qui pèsent sur eux. Selon les statistiques de l’OCDE, il n’y a aucun pays qui impose autant un célibataire avec un emploi à temps plein que la Belgique. En 2013, un célibataire devait reverser 55,8% de ses revenus bruts au fisc. La moyenne de l’OCDE est de 36%. “Les personnes vivant seules ont les mêmes charges relatives au quotidien que les couples, mais elles doivent cependant les supporter seules”, trouve-t-on sur le site de All1.
Quotient conjugal
L’inégalité est entre autres une conséquence du “quotient conjugal”, qui s’applique aussi aux cohabitants légaux. Les couples ont le droit d’octroyer 30% des revenus professionnels du partenaire qui bénéficie du revenu le plus élevé au partenaire avec le plus bas revenu via la déclaration d’impôt. Ce qui fait que le plus gros salaire accède à une tranche d’imposition plus basse.
La taxe sur l’électricité en Région flamande y ajoute encore une couche. Pour financer les certificats verts, le gouvernement flamand attend, de la part de chaque ménage raccordé au réseau d’électricité flamand, un effort de 100 euros. La nouvelle taxe touche donc plus lourdement les personnes seules, car un couple peut diviser l’addition en deux. Un célibataire doit y faire face seul.
Logement à soi
Mais cela ne s’arrête pas là. Faire le choix d’un logement à soi est également plus difficile pour une personne seule. Pour commencer, il n’est pas évident, en tant que célibataire, d’obtenir un crédit hypothécaire. Il doit, entre autres, tenir compte du fait qu’il peut emprunter moins qu’une personne avec un partenaire. Un célibataire avec un revenu moyen de 2.000 euros peut ainsi emprunter au maximum 131.000 euros sur 25 ans. Les couples dont les deux partenaires gagnent 2.000 euros peuvent, pour une même durée de crédit, emprunter 285.700 euros.
Et même si un célibataire a acquis un logement, il n’est pas traité sur le même pied. Le précompte immobilier par exemple n’est pas encaissé par personne, mais par logement. Mais pour le bonus logement, une déduction fiscale, le fisc raisonne inversement (NDLR: ce qui est en cours de changement au vu de l’autonomisation des Régions sur ce point de vue). Les couples bénéficient donc deux fois de cet avantage.
Pour les taxes provinciales aussi, les célibataires sont désavantagés. La Région de Bruxelles a supprimé la taxe régionale de 89 euros à partir de l’an prochain. Ce n’est pas par hasard, car une famille bruxelloise sur deux se compose d’une seule personne.
Les titres-services
Si un célibataire désire faire appel à une femme de ménage, c’est également plus difficile pour lui que pour un couple. Un célibataire peut déduire 1.410 euros de titres-services de ses revenus imposables. Les cohabitants peuvent déduire jusqu’à deux fois plus de titres-services. Alors que les personnes seules ont, dans la plupart des cas, davantage besoin d’une aide-ménagère.
Et pour finir, les personnes seules sont parfois contraintes d’élaguer dans leurs dépenses de loisirs. Certaines compagnies aériennes facturent même un supplément de 50% aux personnes qui voyagent seules…
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