Le Belge et ses assurances : le digital gagne du terrain
Le dernier Observatoire de CBC sur les assurances note une plus grande utilisation du numérique par les clients, même si le contact humain reste important pour beaucoup d’entre eux.
Plus de la moitié des Belges savent qu’il est possible de contracter une assurance 100 % digitalement et plus de la moitié d’entre eux savent aussi qu’il est possible de déclarer un sinistre en ligne. C’est ce qui ressort du dernier Observatoire consacré aux Belges et à leurs assurances de la banque CBC.
Selon cette étude, menée par la filiale wallonne du bancassureur KBC auprès 1.084 Belges âgés de 18 à 70 ans, la digitalisation du secteur de l’assurance correspond aux attentes de la majorité des Belges. Ainsi, un Belge sur trois a déjà contracté une assurance de manière digitale et près d’un tiers des assurés a déjà déclaré un sinistre en ligne. Ils sont par ailleurs 35 % parmi les 18-24 ans à se dire séduits par la possibilité de résilier leur contrat d’assurance via une plateforme en ligne sécurisée. A l’inverse, à peine 17 % des sondés estiment que la question des assurances ne peut se gérer que via des contacts humains et non pas digitalement, contre 23 % lors de la précédente étude.
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L’humain avant le digital
“Le digital gagne du terrain, c’est très clair. Le Belge est de plus en plus conscient qu’il peut souscrire une assurance en ligne. Sans doute parce que de plus en plus de compagnies proposent des assurances de manière digitale et que les procédures sont plus faciles”, souligne Patrick Dallemagne, directeur de CBC Assurances, qui totalise un peu plus de 100.000 assurés en Wallonie.
Si le digital gagne du terrain dans les habitudes de consommation des assurés, les résultats de ce troisième Observatoire de l’assurance réalisé par CBC montrent que le contact humain n’a pas perdu de son intérêt, bien au contraire. Malgré le fait que plus de la moitié des sondés savent qu’il est possible de souscrire une assurance par voie numérique, près de deux tiers des Belges qui sont assurés (60 %) ont souscrit leur dernière assurance physiquement, via leur agent bancaire ou via leur courtier. Une proportion qui reste stable par rapport aux chiffres de l’année passée. “Malgré l’avantage du digital, le contact humain reste important pour les assurés. En banque, on est généralement à la recherche d’un produit qui répond à un besoin. Pour une assurance, on est davantage à la recherche d’une solution à sa situation”, ajoute Patrick Dallemagne.
Le Belge est (très) bien assuré, mais peu au courant des changements
Les Belges sont, dans l’ensemble, bien assurés. Au point qu’un seul petit pour cent se déclare non assuré et 4% ne sont pas certains de l’être. Ils sont même 89% à se sentir bien, voire très bien, assurés, un sentiment en augmentation par rapport à l’an dernier (85% en 2023). Plus de la moitié des interrogés (52%) déclarent d’ailleurs avoir eu recours à l’une de ses assurances à la suite d’un incident dans les 5 dernières années.
Les trois quarts des assurés savent précisément par quelles assurances ils sont couverts (contre 71% en 2023 et 69% en 2022), seulement 19% n’en ont qu’une connaissance partielle.
« D’après l’étude, les 18-34 ans se préoccupent davantage de leurs assurances que leurs aînés, précise Patrick Dallemagne, Directeur de CBC Assurances. J’y vois un lien évident avec les moments clés de la vie, qu’il s’agisse de la première voiture à assurer, des assurances liées à la location ou à l’achat d’un premier logement, etc. Ce sont des périodes où l’on s’intéresse aux assurances, on les compare pour ensuite ne plus tellement y songer une fois les produits souscrits. » En effet, plus le temps passe et à peine plus d’un assuré sur trois déclare alors se soucier de ses assurances.
Habitation et hospitalisation
Sans grande surprise, ce sont les assurances habitation (87%) et hospitalisation (75%) qui sont prioritaires auprès des Belges. « De manière générale, le Belge se soucie davantage des assurances qui concernent sa vie actuelle que future », souligne Pierre Devolder, professeur à l’UCLouvain.
Selon lui, même si l’assuré belge anticipe assez peu ce que la vie lui réserve, il y a néanmoins une progression de cette anticipation. Ainsi l’assurance décès est vue comme prioritaire par 19% des répondants, contre 15% en 2023.
Bien assurés mais peu au courant…
Mais c’est là que le bât blesse… 70% des personnes interrogées n’ont pas entendu parler des récents changements législatifs qu’a connus le secteur des assurances.
Depuis le 1er octobre, les assurés peuvent mettre fin à leurs contrats ou changer d’intermédiaire et/ou de compagnie d’assurances quand et comme ils le souhaitent.
Et une fois plus au fait des changements, doit-on s’attendre à des mouvements de clients dans le secteur des assurances ? « C’est vraisemblable, poursuit Patrick Dallemagne. Mais dans les faits, nous manquons de recul à ce sujet même si 46% des Belges affirment que ces changements pourraient les inciter à changer plus facilement ou plus régulièrement d’assureur. »
Assurances et climat
Finalement face au changement climatique et aux catastrophes qui en découlent, le Belge ne se sent pas toujours très concerné. Seuls 25% des interrogés pensent à revoir leurs assurances ou à souscrire à des assurances supplémentaires, suite à une catastrophe naturelle. Cependant cette proportion augmente à 57% auprès des plus jeunes (18-24 ans).
V.M.
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