La taxe qui énerve les assureurs

Hans de Cuyper, le patron d'AG Insurance. © BELGAIMAGE

Moins de 10 milliards d’euros récoltés dans l’assurance-vie individuelle en 2016, alors qu’en 2005, on en comptabilisait plus du double… Comment en est-on arrivé là ?

Selon une estimation du lobby des assureurs Assuralia, les primes récoltées dans l’assurance-vie individuelle n’ont même pas atteint les 10 milliards l’an dernier (on serait juste à 9,99 milliards) : 7,4 milliards récoltés par les produits à taux garanti de la branche 21 ; 2,1 milliards recueillis par les fonds d’investissement de la branche 23 et 0,5 milliard par les produits de capitalisation de la branche 26.

Bien sûr, il y a l’évolution des taux d’intérêt, qui rend les produits de la branche 21 moins attrayants. Mais les assureurs pointent aussi l’effet dévastateur de la taxe instaurée en 2006 et qui ponctionne les primes versées par les clients. Une taxe fixée d’abord à 1,1 %, puis, à partir de 2013, à 2 %. Imposer un tel taux à un moment où les rendements à 10 ans ne rapportent même plus 1 % brut a de quoi décourager… C’est pour cela que Hans de Cuyper, le patron d’AG Insurance qui préside également Assuralia, a demandé de supprimer cette mesure ou, à tout le moins, de la diminuer fortement.

” Le secteur attribue à cette taxe non seulement la dégringolade de la rentabilité sur les produits d’assurance-vie, mais aussi la diminution des primes encaissées ainsi que la baisse de l’encours des capitaux gérés par les assureurs. Les flux sortants deviennent en effet plus importants que les flux entrants, explique Wauthier Robyns, le directeur de la communication d’Assuralia. ”

9,99 milliards, c’est le montant des primes encaissées par les assureurs-vie du pays l’an dernier. En 2005, ces primes s’élevaient encore à 21 milliards.

Le gouvernement semblerait d’ailleurs davantage sensible à cette revendication, surtout depuis les suppressions d’emplois annoncées ces derniers mois (chez Axa, P&V, etc.). Des assureurs qui mettent en avant, pour expliquer ces tailles dans les effectifs, les contraintes liées au contexte économique et financier, les réglementations plus sévères mais aussi cette mesure, imposée à un très mauvais moment.

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