Comment SWINZ, le “Spotify de l’assurance” vient bousculer le marché
La startup SWINZ propose une offre “tout-en-un” d’assurance à destination de la génération Z. Son CEO, Didier Muréna, explique à Trends Tendances ce concept inédit en Belgique.
La startup SWINZ a été fondée par Didier Muréna, Kim Lauwers, et Lorenzo del Marmol, trois ingénieurs en gestion. Didier Muréna, le CEO de ce nouvel acteur disruptif dans le secteur de l’assurance a déjà un beau parcours professionnel. Il est passé ces 20 dernières années tour à tour chez Europ Assistance, PWC, Axa, et dernièrement chez Zurich Assurances en tant que CIO pour le Benelux, la Scandinavie et la France. Il peut se targuer d’une belle expérience dans la transformation digitale. L’année dernière, il a sauté le pas et a concrétisé le projet qui le titillait depuis un petit bout de temps en lançant un nouveau modèle d’assurance.
Fusion des termes “swipe-insurance”, SWINZ propose un package d’assurances “all in one” (location, responsabilité civile, voyage et assistance, assistance juridique, mobilité douce,…) destiné essentiellement aux milléniaux et à la génération Z (25-35 ans), ce qui représente 1,8 million de Belges. “On a même rajouté une assurance BOB pour les jeunes qui aiment faire la fête“, commente son cofondateur.
Désactivable à tout moment
“On fonctionne sur le modèle d’abonnement d’Amazon ou de Spotify, notre offre d’assurance est activable et désactivable comme un service numérique, à tout moment”, explique Didier Muréna à Trends Tendances. Il qualifie cette formule d'”unique en Belgique” en raison de sa couverture complète, mais aussi grâce à son offre tarifaire basée sur une approche “communautaire non segmentée”. Comprise entre 29 et 35 euros, selon la situation familiale, elle ne vise cependant pas d’être la moins chère du marché. “Le but n’est pas d’être le Ryanair de l’assurance, les couvertures sont très confortables”, explique Didier Muréna.
Après une analyse sociologique et anthropologique des comportements et des habitudes des plus jeunes consommateurs, les fondateurs de SWINZ ont fait plusieurs constats pour établir leur offre. “Le modèle d’assurance du marché actuel n’a rien à voir avec ce que la nouvelle génération digitalisée a l’habitude de faire. Ils consomment à la demande et n’ont pas envie de lire de longs textes juridiques. Ils veulent juste être assurés, point, sans se poser 1000 questions. Ils n’ont pas non plus de soucis à partager leurs données personnelles tant qu’ils savent à quoi cela va servir”, expose Didier Muréna.
“Les milléniaux ne sont pas à l’aise avec le secteur de l’assurance. Ils attendent la combinaison d’une solution entièrement digitale agrémentée d’un contact humain et expérimenté quand ils en ressentent le besoin. En un clic, via SWINZ, ils peuvent souscrire à notre offre”, complète-t-il.
Eviter l’”insurance gap”
L’offre de SWINZ est donc calquée au mieux sur leurs besoins. Le type de package couvre, par exemple, l’assurance de la location d’un logement jusqu’à 150 m², sans distinction de localisation. “Le jeune va rarement acheter un bien, il va plutôt le louer, il aime voyager, il est plus branché mobilité douce que voiture. Il y a aussi des risques dont ils ne sont pas conscients, ce qui entraîne un ”insurance gap.” C’est important de leur faire comprendre qu’une assurance responsabilité civile peut leur être utile même sans avoir d’enfant. On a aussi ajouté une vraie protection juridique s’il a un souci avec un bailleur, par exemple”, détaille Didier Muréna.
“Une approche phygitale “
La startup travaille en partenariat avec AXA Belgium, Europ Assistance Belgium et Euromex. L’offre de SWINZ, entièrement disponible en quelques clics via son app’, se fait toujours en combinaison avec un courtier, tient à préciser son cofondateur. “Nous avons une approche phygitale (ndlr: une stratégie commerciale combinant une approche physique et numérique), si l’assuré qui souscrit en ligne n’a pas de courtier, nous lui en attribuons un pour assurer le contact personnel.”
Bien que SWINZ cible dans un premier temps la génération Z, elle compte grandir avec elle, lors de l’achat d’une maison ou de l’arrivée d’un enfant, ce qui fait évoluer par la même occasion les besoins en assurances. L’approche n’exclut en aucun cas les autres tranches d’âge. “Notre produit convient à tout le monde, à toutes les générations. On a juste une option “accidents de la vie” segmentée sur l’âge, car les risques sont plus élevés pour les personnes plus âgées“, explique son cofondateur.
Des “smart contracts’ sur la blockchain
Autre particularité de SWINZ: l’offre d’assurances en ligne est administrée par la technologie de la blockchain, à la base du bitcoin et des cryptomonnaies. L’intérêt de cette technologie réputée infalsifiable est de fournir à tous les utilisateurs une information fiable, vérifiée et intangible. Elle permet de stocker des données, d’inscrire des transactions en ligne et d’offrir à tous les utilisateurs un traçage de l’historique des informations qui y sont inscrites. Ces “smart contracts” intégrés sur la blockchain, ne peuvent être modifiés sans que les utilisateurs n’en soient avertis. Pour Didier Muréna, l’utilité de cette technologie est d’offrir une preuve d’authenticité des contrats d’assurance, outre une grande flexibilité pour gérer des produits d’assurance multi-couvertures.
L’ambition de SWINZ est d’atteindre dans les 3 ans un minimum de 30.000 assurés. La startup veut aussi développer d’autres produits et cibler d’autres niches, notamment en mobilité partagée, un secteur où il n’y a pas encore d’acteur d’assurance en Belgique.
Basée à Lasne, elle compte actuellement quatre ETP en Belgique. Elle collabore avec la société Coforge basée en Inde, qui fournit les ressources IT nécessaires. La startup a déjà levé 2 millions d’euros en deux tours d’investissement auprès de partenaires privés. Elle prévoit bientôt une levée de fonds plus importante pour booster l’aspect marketing et le développement d’autres produits, annonce son CEO.
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