Bancontact Payconiq célèbre ses 5 ans : “Le paiement par smartphone devient la norme”
Bancontact Payconiq Company a traité plus de 2,4 milliards de transactions de paiement l’année dernière. La plupart d’entre elles étaient des paiements classiques par carte bancaire, mais le paiement mobile gagne rapidement du terrain. “La carte de paiement et même l’argent liquide ne disparaîtront pas, mais payer avec un smartphone deviendra LA méthode de paiement de l’avenir”, déclare la PDG Nathalie Vandepeute.
Les habitudes de paiements des Belges sont en train de changer. On le constate avec, par exemple, le succès du paiement sans contact (avec la carte). Plus de 66 % des transactions par carte ont été effectuées en approchant la carte d’un terminal, sans nécessiter systématiquement la saisie d’un code PIN. “Il y a cinq ans, à peine 4 % des paiements par carte s’effectuaient ainsi”, déclare Nathalie Vandepeute, PDG de Bancontact Payconiq.
Payer avec un smartphone
Une autre tendance qui s’est particulièrement démarquée l’année écoulée est la croissance du paiement mobile via le smartphone. L’année dernière, Bancontact Payconiq a enregistré 368 millions transactions de ce type. C’est dix fois plus qu’il y a cinq ans. Il s’agit de paiements avec l’application Payconiq by Bancontact ou avec celle d’une banque qui a intégré Bancontact et/ou Payconiq dans son application. Ces paiements se font généralement en scannant un code QR ou en utilisant la liste de contacts dans l’application pour les paiements entre amis. En 2023, pas moins de 61 millions de ce genre de paiements ont été effectués (+35 % par rapport à 2022).
Pour Nathalie Vandepeute, il ne fait aucun doute que le paiement mobile deviendra la méthode de paiement de l’avenir : “En ligne, nous constatons déjà que 84 % des paiements se font via le smartphone. Le lecteur de carte est en train de disparaître. Seuls 16 % des transactions de commerce électronique se font encore de cette manière.”
Les Belges sortent également de plus en plus leur smartphone pour payer en magasin. Cela s’est produit 41 millions de fois l’année dernière, soit une augmentation de 133 % en un an. 11 % de tous les paiements mobiles ont eu lieu dans un point de vente physique, contre seulement 6 % en 2022. “Cette évolution est irréversible”, estime Vandepeute. “Les consommateurs n’ont plus besoin de leur portefeuille lorsqu’ils font des achats. Payer avec son smartphone à la caisse devient peu à peu une habitude.”
Le paiement mobile est donc promis à une expansion exponentielle, mais cela ne signifie pas que la carte de paiement ou le cash vont disparaître. “Après la crise du Covid, les gens ont recommencé à retirer un peu d’argent en cash, mais cet effet n’aura été que passager puisque l’année dernière on a plutôt constaté une stagnation des retraits en liquide. Le cash est toujours 20 % en dessous de son niveau pré-Covid. Cela ne veut pas dire que cela signe la fin des billets de banque. Mais il est irrémédiable que les paiements mobile et numérique continueront à progresser et que cela se fera en partie au détriment de l’utilisation de l’argent liquide.”
Nouvelles fonctionnalités
Bancontact Payconiq Company est née il y a exactement cinq ans de la fusion de Bancontact Company et de la start-up Payconiq Belgique. L’entreprise a pour mission d’offrir des solutions de paiement électronique et mobile aux consommateurs et aux commerçants, et de rendre les paiements aussi faciles et sûrs que possible. Cela a conduit ces dernières années au développement de fonctionnalités dans l’application telles que la sauvegarde des cartes de fidélité ou de clients et la possibilité d’ajouter une carte chèque-repas et même de payer avec cette dernière.
Cette année, l’entreprise prévoit de permettre de recevoir et de payer les factures directement dans l’application. Le nouveau service a été développé en collaboration avec la société anversoise POM. Les entreprises peuvent créer et envoyer des demandes de paiement via la plateforme de POM. Le consommateur peut cliquer sur la facture et payer directement dans l’application Payconiq by Bancontact. Le fournisseur d’énergie Luminus, le fournisseur d’eau Farys et l’entreprise de ressources humaines Daoust utiliseront ce système. “Ainsi, les clients pourront payer leur facture d’électricité ou d’eau très facilement en appuyant sur un bouton dans l’application”, explique Vandepeute.
Pour les commerçants, l’année dernière a vu le lancement de Payconiq Go. Cette application permet aux commerçants de générer eux-mêmes un code QR que le client peut scanner pour payer. Jusqu’à présent, les clients devaient scanner le code QR sur l’autocollant ou sur le terminal dans un magasin, puis saisir eux-mêmes le montant à payer. Maintenant, c’est le commerçant qui le fait, et il peut également effectuer des paiements en dehors d’un magasin ou d’un point de vente. Une option particulièrement intéressante pour, par exemple, les marchands ambulants et les vendeurs à domicile.
Trop cher
Une des principales frustrations des commerçants est le coût des paiements électroniques. Ils le trouvent souvent trop élevé, surtout lorsqu’ils traitent de petits montants. Il faut dire que la structure des coûts est peu transparente et résulte d’un enchevêtrement compliqué de données. Cet imbroglio doit beaucoup au fait qu’il y a différents acteurs actifs sur le marché des paiements électroniques et que ceux-ci fixent chacun leurs propres tarifs.
Pour les paiements par carte, cela se passe comme suit. Il y a d’abord les banques qui émettent la carte de paiement. Celles-ci facturent pour cela une commission d’interchange (interchange fee) aux acquéreurs (acquirers). Soit des entreprises qui gèrent le trafic de paiement pour les commerçants et traitent et exécutent les transactions. Parmi les acquirers les plus connus on retrouve Worldline, CVC en Adyen.
A cela se rajoute un scheme fee (frais de système), soit le montant facturé pour le traitement des paiements électroniques par Bancontact, Visa ou Mastercard. Enfin, les acquirers facturent eux aussi un acquirer fee pour leur service. Ce sont ces trois éléments qui forment, ensemble, le merchant service fee (la commission de service marchand) que le commerçant paie au final.
Pour réduire les coûts pour les commerçants, sous l’impulsion du ministre de l’Économie et du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS), une nouvelle loi entrera en vigueur le 1er avril. Celle-ci stipule que les frais d’interchange facturés par les banques doivent passer de 0,2 à 0,1 pour cent du montant de la transaction, avec un plafond de 0,056 euro par transaction. Bancontact est déjà en dessous de ce plafond avec un maximum de 5 centimes, selon Vandepeute. Cependant, Dermagne souhaite aller plus loin et plafonner les frais d’interchange à 2 centimes par opération, à l’instar des Pays-Bas.
Nathalie Vandepeute met en garde contre les conséquences d’une telle décision : “Les coûts du paiement électronique en Belgique sont parmi les plus bas en Europe, alors que l’écosystème est très complexe. Il y a beaucoup d’intermédiaires qui doivent tous gagner leur vie. Si vous réduisez trop les rémunérations, il y a un risque qu’il ne reste plus d’argent pour investir dans l’innovation et l’amélioration technologique.”
Pour les commerçants qui veulent éviter les frais d’un terminal et d’un abonnement auprès d’un acquirers, Payconiq est une bonne alternative. Dans ce cas, le coût reste limité à 6 centimes par transaction (ou 20 centimes en ligne). Les commerçants peuvent s’engager directement avec Payconiq, sans avoir besoin de recourir à des intermédiaires. À partir d’avril, Bancontact Payconiq facturera à ce produit un coût opérationnel annuel de 18 euros (ou 1,5 euro par mois) supplémentaires.
Cet argent doit servir à couvrir les coûts croissants, explique Vandepeute : “Depuis janvier, Bancontact Payconiq est agréé en tant qu’établissement de paiement auprès de la Banque nationale. De cette manière, nous pouvons continuer à développer le service direct de Payconiq aux commerçants. Cette licence nous impose davantage d’obligations en matière de conformité et de contrôle des risques.”
Réseau local
Les concurrents de Bancontact Payconiq Company sont les schémas de paiement internationaux Visa et Mastercard. Selon Vandepeute, un réseau de paiement local reste pertinent : “Nous veillons à ce que nous ne soyons pas dépendants des géants américains pour les paiements électroniques en Belgique. On ne sait jamais ce qui se passe sur le plan géopolitique international. En ce sens, Bancontact Payconiq est important pour l’économie locale. En proposant une alternative aux scheme de paiement américains, nous pouvons également veiller à ce que les prix restent sains et ne augmentent pas trop rapidement.”
Dans presque tous les pays européens, il existe encore une solution de paiement nationale. En Belgique, il s’agit de Bancontact Payconiq, en France de la Carte Bancaire, aux Pays-Bas de l’iDEAL. Depuis des années, on parle de la nécessité d’un système de paiement européen transfrontalier, ce qui nous rendrait moins dépendants de Visa ou Mastercard en Europe. Un certain nombre de banques européennes, dont la KBC, l’ING et la BNP Paribas, ont créé à cet effet l’European Payments Initiative (EPI). Ce projet semble maintenant se concrétiser. L’EPI a acquis l’année dernière la société luxembourgeoise Payconiq International (fournisseur de technologie de Bancontact Payconiq Company) et la plateforme de paiement néerlandaise iDEAL.
Qu’est-ce que cela change pour Bancontact Payconiq ? “Avec Payconiq International, nous avons un contrat continu qui garantit nos services”, répond Vandepeute. “L’EPI veut offrir une solution de paiement transfrontalière en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Mais il s’agit uniquement de paiements de compte à compte via l’application, c’est-à-dire notre offre Payconiq. Rien ne change pour les paiements par carte. L’EPI ne s’engage pas dans ce domaine.”
À long terme, l’EPI ne risque-t-il pas de remplacer les systèmes de paiement locaux ? “Nous accueillons favorablement le projet EPI. En tant que schéma de paiement local, nous aurons toujours un rôle à jouer dans les paiements par carte. Et pour les paiements mobiles, collaborer avec l’EPI est certainement une option. Il reste encore à déterminer quel rôle Bancontact Payconiq Company peut jouer au niveau européen”, précise encore Vandepeute.
Bancontact Payconiq continue également à investir dans l’innovation et les solutions technologiques : “Nous fonctionnons comme une sorte de laboratoire pour le développement de l’application de paiement. Nous essayons des choses et les nouvelles fonctionnalités que nous développons peuvent être intégrées par les banques dans leur application. Toutes les banques actives en Belgique prennent en charge notre application.”
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