Une réforme européenne prévoit moins d’indemnisations pour les retards d’avion. Voici ce que cela pourrait changer pour vous.
La Commission européenne propose une réforme du droit des passagers aériens qui inquiète les organisations de défenseurs des consommateurs. Car si cette réforme peut effectivement alléger la charge financière des compagnies aériennes, cela risque de se faire au détriment des voyageurs. Ainsi le seuil pour obtenir une indemnisation passerait de 3 à 5 heures de retard, et même à 9 heures pour les longs courriers.
Par ailleurs, les montants d’indemnisation baisseraient pour la majorité des vols moyenne et longue distance. Pour les vols de moins de 1.500 km, l’indemnisation passerait de 300 à 250 euros. Pour les distances entre 1.500 et 3.500 km, elle baisserait de 400 à 300 euros et pour les vols de plus de 3.500 km elle passerait de 600 à 500 euros.
85 % des passagers ne seraient plus indemnisés
Concrètement, selon la fédération européenne des consommateurs (BEUC), environ 85 % des passagers actuellement éligibles à une indemnisation ne le seraient plus.
De quoi entamer encore un peu plus un droit des passagers déjà bancal. Il y a bien une loi européenne qui permet depuis plus de 20 ans de demander une compensation lorsqu’il y a un problème avec un vol. Sauf, qu’en l’état, à peine un tiers des passagers reçoivent ce à quoi ils ont droit. La faute à des démarches compliquées ou au refus des compagnies.
Un projet encore en discussion
Ce projet de réforme est néanmoins encore en discussion et ne serait finalisé qu’après 2025. Il n’est pas dit non plus qu’il passe tel quel. Plusieurs États membres, dont la Belgique, s’opposent fermement à cette révision, arguant que cela signe un recul en matière de droits économiques pour les citoyens.
Le ministre fédéral belge des Affaires des consommateurs, Rob Beenders (Vooruit), plaide même pour une «obligation faite aux compagnies aériennes de compenser automatiquement les voyageurs ».
