Altice : géant des télécoms et des dettes
Le géant des télécoms en formation Altice a confirmé avoir fait une offre de rachat pour Bouygues Télécom. Une opération qui lui permettrait de concurrence Orange sur le marché français, tête de pont d’un développement désormais mondial avec Portugal Télécom et l’Américain Suddenlink, avant la Belgique ?
Un géant des dettes
De câblo-opérateur en France et en Israël, Altice est en passe de devenir un géant mondial des télécoms avec les rachats successifs de SFR (via sa filiale Numericable), Portugal Telecom, le câblo-opérateur américain Suddenlink et désormais une offre estimée à plus de 10 milliards pour Bouygues Telecom. Une succession de rachats qui n’est pas anodine, le groupe souhaitant profiter de la fenêtre des taux bas avant qu’elle ne referme. Ses dettes pourraient ainsi flirter avec les 40 millairds en cas de réalisation du rachat de Bouygues Telecom. L’objectif est de les rembourser (partiellement) par les importants flux de trésorerie opérationnels : 1,35 milliard sur le seul premier trimestre avant intégration de Portugal Telecom et de Suddenlink.
Un rachat plébiscité par tout le secteur
En rachetant Bouygues Telecom, Altice ferait de sa filiale SRF-Numericable le co-leader en France avec notamment 30 millions de clients mobiles. La réduction de 4 à 3 du nombre d’acteurs tant dans le fixe que dans le mobile arrangerait également les autres acteurs qui verraient la pression sur les prix s’amoindrir, Iliad (Free) -et éventuellement Orange- devant d’ailleurs participer au financement au travers du rachat d’antennes et de fréquences. On notera qu’en Autriche, la réduction de 4 à 3 du nombre d’opérateurs avait débouché sur une hausse de 18,7% des tarifs en un an.
Gouvernement hostile à … Patrick Drahi
Le gouvernement français s’est toutefois montré hostile alors qu’il plébiscitait une réduction du nombre d’acteur l’année dernière en supportant une fusion de SFR et Bouygues. Le timing tombe mal alors que l’État français prépare la mise aux enchères de nouvelles fréquences. Et surtout, le torchon brûle entre le gouvernement et Patrick Drahi. Le Président et actionnaire majoritaire d’Altice est accusé d’évasion fiscale, habitant lui-même en Suisse alors qu’Altice est domiciliée au Luxembourg et cotée aux Pays-Bas. Le franco-israélien a même souhaité renoncer à la nationalité française.
La Belgique en ligne de mire
À noter qu’Altice est également actif en Belgique et au Luxembourg au travers de Numericable Belux (110 000 clients) qui couvre la région bruxelloise. Le groupe a par ailleurs été cité comme acquéreur potentiel de Mobistar et de Voo, ce qui lui permettrait de disposer d’un réseau mobile national et d’un réseau fixe couvrant la Wallonie et Bruxelles. Une convergence des services plébiscitée par Altice.
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