Alan Greenspan : de l’or face à la stagflation, aux banques (centrales) et à l’euro

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Figure de proue des marchés mondiaux durant près de deux décennies, Alan Greenspan est revenu pour Gold Investors sur ses craintes concernant l’évolution de l’économie mondiale. L’ex Président de la Réserve fédérale américaine (Fed) se montre notamment critique envers l’action des banques centrales.

“Le populisme n’est pas une philosophie ou un concept, comme le socialisme ou le capitalisme”, les victoires de Trump ou du Brexit sont des “appels à l’aide”. Alan Greenspan y voit l’impact d’un ralentissement du système économique dans le sillage d’un net déclin de la croissance de la productivité : la production par heure prestée a crû d’à peine 0,5% par an au cours du dernier lustre dans les pays occidentaux, contre une croissance annuelle de près de 2% auparavant. Parallèlement, l’ancien Président de la Fed voit poindre l’inflation, notamment en raison des pressions des salaires au vu de la chute du taux de chômage aux États-Unis (ou en Allemagne) et des importantes liquidités présentes dans les circuits financiers

Stagflation

Alan Greenspan s’inquiète ainsi ouvertement du risque de stagflation, un contexte économique mêlant croissance atone et forte inflation qui a sévi pour la dernière fois dans les années 70. Cela avait coûté très cher à l’économie (4 récessions en 12 ans aux États-Unis) et aux investisseurs. Les cours des actions avaient en effet stagné, synonyme de perte de valeur dans un contexte de poussée inflationniste, et les obligations avaient chuté dans le sillage de la hausse des taux. Ayant pris les commandes de la Réserve fédérale américaine en 1979, Paul Volcker avait mis fin à la stagflation au prix d’un traitement de choc : une hausse du taux directeur jusqu’à 20% ! “Très déstabilisant et de loin la politique monétaire la plus efficace de toute l’histoire de la Fed” dixit Alan Greenspan.

Explosion de l’euro ?

L’exercice serait encore plus périlleux actuellement selon l’ex Président de la Fed (1987-2006) en raison de la taille du bilan des banques centrales. La problématique serait même tout particulièrement aigue pour la Banque centrale européenne qui pourrait peiner à assurer la continuité de l’euro. Alan Greenspan se montre d’ailleurs assez critique de la politique récente des banques centrales, estimant qu’elle a largement contribué aux déséquilibres actuels en favorisant l’endettement public. Des États dont les budgets croissants déstabilisent le système financier.

Des banques trop fragiles

Le système financier n’a de plus pas été suffisamment solidifié depuis la crise. Alan Greenspan estime que les ratios de fonds propres auraient dû être relevés beaucoup plus drastiquement pour être doublés ou triplés par rapport à leur niveau actuel. Il rejette la thèse d’un secteur bancaire non-rentable avec de telles exigences, soulignant que les comparaisons historiques réalisées par l’administration américaine démontrent que la rentabilité des banques est restée stable depuis 1869 (entre 5% et 10% des fonds propres) indépendamment de la hauteur des fonds propres. “Il y aurait certes eu une contraction du crédit mais ces prêts n’auraient, selon toute vraisemblance, pas dû être accordés”. Entre les lignes, Alan Greenspan fait clairement référence à une répétition des mêmes erreurs que le subprime quand des crédits hypothécaires avaient été accordés en masse à des ménages n’avaient pas les moyens de rembourser.

Une assurance en or

Face à ces menaces, Alan Greenspan considère l’or comme une “protection à long terme” estimant que le métal jaune profiterait notamment d’une poussée de l’inflation. L’or que l’ancien Président de la Fed verrait bien reprendre une place centrale dans la politique monétaire estimant que les banques centrales n’auraient pas créé les déséquilibres actuels avec l’étalon-or.

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