Velux entre par le toit sur le marché du logement neuf durable
Le leader mondial de la fenêtre de toit veut monter sur le marché de la promotion immobilière durable en concevant des habitations conviviales naturellement lumineuses et très économes en énergie.
Le nouveau CEO de Velux, Lars Petersson, a profité du Congrès mondial de l’UIA (Union internationale des architectes) organisé la semaine dernière à Copenhague pour répandre la nouvelle urbi et orbi : le leader mondial de la production et de la pose de fenêtres de toit, qui jouit d’un quasi-monopole sur son marché de niche, souhaite jouer un rôle proactif dans la conception de maisons très économes en énergie baignées de lumière naturelle.
Pour joindre le geste à la parole, le groupe international d’origine danoise fondé en 1941 développe depuis des mois des modules de construction en bois sur son site de recherche et développement dédié, baptisé Living Places et localisé à Jernbanebyen, dans la banlieue de Copenhague.
Le site choisi, désormais ouvert aux visiteurs, est situé en bordure d’un ancien centre de frêt ferroviaire, à même les voies existantes désaffectées. «L’industrie du bâtiment représente jusqu’à 40% de la consommation mondiale d’énergie et des émissions de CO2. Il est donc urgent de repenser la manière dont les bâtiments peuvent aider à résoudre les problèmes climatiques et sanitaires mondiaux grâce à des solutions durables et à des actions pratiques relativement simples. Les prototypes que vous voyez ici et que nous faisons visiter de l’intérieur en primeur à notre personnel venu des quatre coins du monde pour l’occasion sont évolutifs et ont pour objectif de provoquer une réflexion de fond auprès de tous les acteurs de la construction résidentielle, des architectes aux entreprises de construction, en passant bien sûr par les promoteurs spécialisés avec lesquels nous aimerions collaborer. Nous mettons d’ailleurs en ‘open source’ nos recherches et nos plans élaborés en partenariat avec les bureaux d’architectes Effekt et MOE», explique le patron.
Le site à expérimenter et la plateforme Living Places doivent selon lui permettre à tous les acteurs professionnels concernés d’unir leurs forces dans une initiative pionnière et multidisciplinaire qui vise à reconnecter les gens et la planète. Et Velux, passé son rôle de concepteur, souhaite bien sûr participer activement, grâce à son expertise ciblée, à la production de cette habitation du futur plus respectueuse de la planète.
Cinq principes fondamentaux
Les cinq principes clés portés par les concepteurs de Living Places peuvent être appliqués à n’importe quelle maison, communauté ou ville pour concevoir des maisons évolutives, abordables et commercialement viables. Chaque produit et technique de construction sont soigneusement étudiés pour réduire l’impact environnemental et améliorer la santé humaine des occupants. Par exemple, les matériaux sont conçus et posés sans polluants et entièrement démontables.
Le projet-modèle visible à Jernbanebyen, appelé à grandir et à se déplacer rapidement, vise à démontrer qu’il est possible d’obtenir une empreinte carbone 3 fois inférieure et un climat intérieur 3 fois meilleur que dans une maison unifamiliale européenne standard actuelle.
«Nous avons toutes les connaissances et la technologie dont nous avons besoin en ce moment pour que l’industrie du bâtiment crée des solutions responsables et régénératrices adaptées au contexte géographique dans lequel ces solutions doivent rapidement se décliner», insistent les initiateurs.
Trois questions au nouveau CEO, Lars Petersson
Vous avez repris la tête du groupe Velux voici 9 mois. Quelle est votre priorité actuelle?
Accroître notre présence et nos activités dans les pays où nous sommes moins présents qu’en Belgique, par exemple, qui est un de nos marchés les plus performants et matures à l’international.
Justement, vous venez de réorganiser la structuration de vos marchés locaux en reliant directement la Belgique à une direction française. Quelle est la stratégie?
Nous souhaitons partout être davantage en lien direct avec nos marchés locaux. Nous avons donc séparé nos départements marketing et vente et nous les avons rattachés directement à la direction centrale. Nos activités, précédemment divisées en cinq régions, sont aujourd’hui rassemblées en trois entités géographiques. Dans cette nouvelle structure, la Belgique est désormais rattachée à la France, aux Pays-Bas, l’Italie et les pays méditerranéens. L’idée est vraiment de rapprocher physiquement la direction générale des équipes locales, des installateurs et des consommateurs, pour mieux sentir nos marchés locaux, leurs évolutions et leurs demandes.
Vous avez évoqué un projet ponctuel en Ukraine, pour participer à la reconstruction locale. Où en est ce projet?
Le gouvernement danois appuie cette initiative. D’autres partenaires professionnels sont également partants. Le besoin est criant, notamment pour reloger les vétérans de guerre rapidement et dans de bonnnes conditions. Mais il y a, comme partout, un peu de bureaucratie côté ukrainien, qu’on essaie de corriger. Nous avons des contacts au niveau du gouvernement central et je pense que je vais aller sur place pour faire avancer les choses. Nous avons également eu des contacts directs, en marge du Congrès de l’UIA, avec des responsables publics ukrainiens présents.
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