Tours Proximus: le détail sur ce qu’elles vont devenir (en images)
C’est le projet immobilier le plus médiatisé et important pour l’instant du quartier Nord de Bruxelles: celui de la reconversion des tours Proximus, à cheval sur deux voire trois communes.
L’îlot urbain en phase de reconversion après sa revente à Immobel et le départ partiel annoncé des troupes de Proximus est un des plus importants sur la table du gouvernement régional pour l’instant.
En gros il s’agit de transformer les tours de bureaux existantes, construites en 1988 et culminant à 102 mètres de haut, en un complexe immobilier mixte comprenant 302 logements, 59.364m² de bureaux, 5.577m² de commerces, 8.831m² d’équipements publics et 537 emplacements de parking voitures.
Pour y parvenir, il s’agira de démolir auparavant – en recyclant un maximum de matériaux et en conservant au moins 75% de la structure du bâti – toutes les façades et les aménagements intérieurs et de démolir partiellement la structure du complexe actuel (suppression de dalles, des ascenseurs extérieurs notamment) dont la surface de plancher existante est de 114.258 m² hors-sol et de 35.613 m² en sous-sol. L’entrée principale, au 27 boulevard du Roi Albert II, est située sur Schaerbeek, mais une bonne partie du complexe logé dans le quadrilatère reliant les rues du Progrès et des Charbonniers au boulevard Simon Bolivar déborde sur le territoire de la commune de Saint-Josse.
«Nous voulons en faire un espace ouvert au public qui soit une destination en soi: un lieu convivial à utilisation mixte, inclusif et tourné vers le futur. Un lieu où différents mondes se rencontrent. Pour cela, nous avons misé entre autres sur la jeunesse. Notre projet abritera un campus, en collaboration avec plusieurs partenaires académiques, privés et associatifs, un espace porteur pour y construire un futur encore à imaginer et y développer ses compétences managériales et ses talents digitaux» motivent Adel Yahia et Olivier Thiel, les deux maîtres d’ouvrage, en préambule du dossier.
Demandez le programme !
Depuis quelques jours, on connaît les détails de ce que la demande de permis unique déposée par le nouveau propriétaire contient exactement. Le dossier a brièvement été suspendu cet été pour compléter une étude d’incidence (ARIES). Il est depuis hier jeudi à l’enquête publique jusqu’au 13 octobre. Et la (première) Commission de concertation qui statuera sur sa recevabilité ou non est déjà programmée le 26 octobre.
Ce qui frappe à la lecture des documents, c’est le détail des renseignements qui y sont mentionnés dans les centaines de pages déposées. Celles-ci sont portées par autant de sociétés (SRL) demanderesses qu’il y aura de fonctions dans le complexe et les plans de celui-ci sont toujours dessinés par l’association d’architectes belgo-hollandaise Jaspers-Eyers – Neutelings-Riedijk accompagnée d’une armada de bureaux spécialisés (paysagiste/stabilité/techniques spéciales/durabilité/sécurité/PEB).
On peut ainsi lire que le volet résidentiel du projet comprendra, outre les 302 appartements et studios, 93 chambres d’étudiants développées en partenariat avec Quares REIM Student Housing et l’université Saint-Louis… et 550 emplacements pour vélos dédiés sur un total, rien que pour les vélos, de 1.465 emplacements. Les différents logements se trouveront sur les deux premiers étages du socle et dans la tour à partir du 6e niveau, avec trois niveaux de logements pour étudiants sur les rez+7/8/9. Un jardin commun généreux et d’autres espaces communs seront installés au rez+5. Le stationnement des vélos est prévu dans le sous-sol et dans le socle.
La moitié de la fonction commerciale sera quant à elle, outre le rez d’immeuble, logée aux futurs 23e et 24e étages, dans le «Connector» qui relie les deux tours et accueillera un espace Horeca avec vue sur la ville et ascenseur dédié.
Hors bâti, une attention particulière est accordée à la verdurisation dans la logique portée par les plans du Studio Habitat Nord (BUUR+51N4E+Plant&Houtgoed) pour tout le quartier. Le recul de l’empreinte du bâtiment existant permettra de recréer une liaison verte entre le bâtiment et la rue, agrémentée de terrains de jeux, de terrasses et d’espaces verts avec bancs. En tout, un hectare d’espace vert sera ajouté grâce aux interventions en intérieur et extérieur.
Parmi les échéances les plus contraignantes, on trouve notamment le retour des employés de Proximus, qui emménageront dans leur nouveau QG dès janvier 2027. Pour y parvenir, les travaux devraient débuter dès janvier 2024. Durant le chantier, une bonne partie du complexe devrait rester animé au rythme des occupations temporaires, sur le modèle de ce qui avait été expérimenté non loin de là, dans les tours WTC de Befimmo, par l’association Up4North.
Emir Kir (déjà) pas content
Parmi les premières réactions négatives, on trouve celle de l’actuel bourgmestre de Saint-Josse. Celui-ci aurait, selon nos informations, découvert que la grande majorité des surfaces reconverties situées sur sa commune seraient affectées au logement, contrairement à la situation actuelle. Ce simple changement de fonction le priverait, selon ses premiers calculs, de rentrées récurrentes évaluées à 2 millions d’euros. Rien moins. Dans le budget actuel de la plus petite commune bruxelloise, cela pèse lourd pour rester à l’équilibre à l’horizon 2027.
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